Hier, à l'Assemblée Nationale, nous avons respecté une minute de silence en hommage aux victimes des terribles attentats de vendredi soir. Une minute nécessaire au recueillement suivie de l'hymne national, comme un acte de résistance. Après ce moment d'unité nécessaire, et au delà des divergences politiques, il est urgent de prendre des mesures.
Le président de la République a tenu à s’adresser devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles pour marquer l’unité nationale. Notre démocratie a triomphé d’adversaires bien plus redoutables. Il convient de mettre toute la puissance de l’Etat au service de la protection de nos concitoyens.
Au niveau international, le président de la République a demandé au Conseil de sécurité une résolution dans les meilleurs délais contre le terrorisme. En Syrie, il faut faire davantage: plus de frappes (intensification sans délai des opérations françaises en Syrie; appareillage du Charles-de-Gaulle jeudi pour tripler nos capacités d’action), plus de soutien à l’opposition anti-Daech, une grande et unique coalition– le président de la République rencontrera prochainement à cette fin les présidents Obama et Poutine.
Au niveau européen, le ministre de la Défense saisira nos partenaires européens pour en appeler à leur solidarité au nom de l'article 42.7 du traité de l'Union. Il est vital que l’Europe accueille dans la dignité ceux qui relèvent du droit d’asile. Il faut une protection effective des frontières extérieures. Un Conseil des ministres de l’Intérieur se réunit vendredi à la demande de la France : elle demandera des mesures pour lutter contre le trafic d’armes, mettre en place de contrôles coordonnés et systématiques aux frontières intérieures et extérieures de l’Union Européenne, approuver avant la fin de l’année 2015 du PNR européen.
Au niveau national :
Il convient de renforcer le droit : prolonger l’état d’urgence à 3 mois et l’adapter à l’évolution des technologies et des menaces (d’ici la fin de la semaine) ; modifier la Constitution pour fonder la prise de mesures exceptionnelles pour une certaine durée sans recourir à l’état de siège et sans compromettre l’exercice des libertés publiques, conformément aux propositions de la Commission Balladur; élargir les possibilités de déchéance de la nationalité aux individus binationaux nés français (sans créer d’apatrides) ; rendre possible l’interdiction de territoire à un binational s’il présente un risque terroriste; expulser plus rapidement les étrangers qui représentent une menace d’une particulière gravité ; soumettre au Conseil d’Etat l’ensemble des propositions proposées pour vérifier leur conformité à nos règles fondamentales.
Il convient de renforcer les moyens des forces de sécurité et des armées. C’est un enjeu législatif : permettre aux services d’enquête et aux magistrats antiterroristes de recourir à aux techniques de renseignement qu’offrent les nouvelles technologies et autorisées dans un cadre administratif par la loi sur le renseignement ; alourdissement des peines ; chantier de la légitime défense des forces de l’ordre; ... C’est un enjeu financier, et le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité: 5 000 emplois supplémentaires de policiers et de gendarmes d’ici 2 ans, soit 10 000 sur le quinquennat, pour restaurer le potentiel des forces de sécurité intérieure au niveau de 2007 ; 2500 postes supplémentaires dans la justice; 1000 créations d'emplois à l'administration des douanes ; plus aucune diminution des effectifs du ministère de la défense d’ici 2019 ; une meilleure exploitation des potentialités des réserves de défense.
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