Face à l’hostilité des personnels hospitaliers, Nicolas Sarkozy, en déplacement hier au CHU de Nancy, a repris à son compte les propositions de la commission Marescaux qui encadrent les pouvoirs du directeur d’hôpital.
La loi Bachelot sur l’hôpital « n’est pas une loi anti-médecins », a assuré hier Nicolas Sarkozy. A trois jours d’une nouvelle journée de mobilisation des personnels hospitaliers, le chef de l’Etat a lâché du lest en reprenant à son compte les propositions de la commission Marescaux sur l’avenir des CHU (centres hospitaliers universitaires).
Le directeur d’hôpital reste le « patron » mais plus le seul : ses pouvoirs seront nettement encadrés par les représentants de la communauté médicale. Des amendements en ce sens seront introduits par le gouvernement dans le projet de loi « Hôpital, patients, santé et territoires », débattu au Sénat.
- Médecins, infirmiers, aides-soignants... reprochent toujours à ce projet de caler l’hôpital sur l’entreprise. Une nouvelle journée de grève et de manifestation est prévue jeudi.
La grogne du personnel hospitalier continue donc.
- Le député PS de Paris Jean-Marie Le Guen a estimé lundi que "le discours de Nicolas Sarkozy sur l'hôpital était un recul qui en appelle d'autres".
"Je salue la première victoire de la communauté hospitalière qui, grâce à sa forte mobilisation, a réussi à faire reculer le gouvernement sur la gouvernance des CHU", écrit M. Le Guen dans un communiqué.
Mais "si Nicolas Sarkozy a reconnu la rupture de confiance entre le monde hospitalier et le gouvernement, ce n'est pas en procédant de façon précipitée qu'il contribuera à la restaurer", ajoute le député.
Il demande que "l'urgence" (une seule lecture par assemblée) soit levée pour "permettre une seconde lecture à l Assemblée nationale ce qui est possible avant la fin de la session".
"Par ailleurs, en ignorant les graves difficultés budgétaires imposées à l'hôpital public, le président ne répond pas aux aspirations de la communauté hospitalière tant en terme d'emploi que d'investissement", juge M. Le Guen.