Voici des réactions politiques à l'annonce du montant salaire d'Henri Proglio, qui va cumuler deux rémunérations contrairement aux promesses faites par le gouvernement lors de sa nomination à la tête d'EDF :
- Cécile Duflot (Verts): "On se moque du monde et on ment. Il y avait un engagement qu'il ne cumulerait pas les deux rémunérations. Je trouve tragique quand on attaque aussi abruptement ce qui doit fonder un élément de la relation entre les politiques et les citoyens: la parole publique". (Questions d'info, LCP/France Info/ AFP)
- Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF : "La preuve est faite qu'une petite caste de vautours (...), une caste plus ou moins labellisée UMP, est en train de faire main basse sur l'Etat, ses grands services et ses annexes en se partageant des sommes folles alors qu'on impose sacrifices sur sacrifices au plus grand nombre, qu'on chipote la moindre aide aux plus démunis" (communiqué).
- Jérôme Chartier (UMP): "Cela ne me paraît pas choquant au regard des rémunérations des dirigeants de la plupart des dirigeants des grandes entreprises du monde. Je souhaite que le dirigeant d'une entreprise à capitaux privés ou publics soit rémunéré sur résultats"
- Lionel Luca (UMP) évoque "une polémique bien française inimaginable à l'étranger. Pose-t-on la question du double salaire aux vedettes du 'Showbiz' ou du sport qui font des publicités ? Ou bien à certains journalistes" people "qui cumulent émissions TV, chroniques radio et éditoriaux de presse ? La seule vraie question qui doit être posée est celle de l'éventuel conflit d'intérêts entre les deux responsabilités assumées mais en aucun cas celui du "double salaire".
- George Tron (UMP, Villepiniste): "Ce n'est pas forcément la meilleure façon de montrer que le nouvel esprit espéré au sein du patronat est en train de souffler. Quand je pense qu'on instruit le procès des députés et des maires qui font le même boulot dans leur circonscription et leurs communes, pour une rémunération annuelle qui est de l'ordre de 20 fois moins que celle de M. Proglio..."
- Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République, souverainiste): "Nous sommes en 1788: il n'y a pas de pain, mangez des brioches. Faites comme M. Proglio, prenez une autre activité, en plus payée par le contribuable, quasiment... On rêve... Cette affaire est symbolique de la dérive morale de notre pays et de ses dirigeants. Je suis outré. Je ne comprends pas comment des gens peuvent se comporter comme cela".
- Didier Migaud (président PS de la commission des Finances): "Il faut mettre de la raison dans ces rémunérations. Cela pose la question du niveau, du plafonnement, de la fiscalité. Tous ces sujets ne peuvent que choquer un grand nombre de nos concitoyens".
- Manuel Valls (PS): "C'est un véritable scandale. Assumer deux responsabilités, c'est étonnant. Assumer un tel salaire, c'est insupportable et indécent. Je fais partie de ceux qui souhaite que l'Etat rappelle M. Proglio à de la décence. En pleine crise économique, il est important que les élites de ce pays se comportent d'une autre façon".
- Henri Emmanuelli (PS): "Il faut avoir une très haute opinion de soi-même pour estimer que l'on vaut, à soi seul, plus de 200 smicards. La droite nous avait prévenus qu'elle est décomplexée... Cela se mesure désormais. Mais c'est la République qui va payer le prix fort"
- Maxime Gremetz (PCF): "Je suis révolté. Le gouvernement voulait canaliser le salaire des grands patrons. Aujourd'hui on propose deux millions à Proglio. C'est une insulte à la pauvreté et à la misère. Il y a huit millions de salariés pauvres".
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