Les députés ont voté par 308 voix contre 203, mardi, à la veille d'un sommet européen jugé crucial, la partie recettes du budget 2012, le dernier du quinquennat de Nicolas Sarkozy, dénoncé comme "déjà caduc" par l'opposition au vu de la dégradation économique.
Le député UMP Jérôme Chartier a salué un "budget solide, sérieux et responsable" dans "un contexte extraordinairement difficile".
Charles de Courson (Nouveau Centre) s'est, lui, félicité "d'efforts dans la bonne direction" avec un déficit en baisse "pour la première fois", mais a jugé que le gouvernement ne "pas assez loin, ni assez vite" pour réduire les dépenses, estimant les objectifs de croissance "déjà dépassés".
Pierre-Alain Muet pour le PS et François de Rugy pour le groupe GDR (PCF, EELV et PG) ont dénoncé un budget "déjà caduc", le député EELV épinglant "l'irresponsabilité" et "l'injustice sociale et fiscale" de ce projet illustrant le "deux poids deux mesures appliqué depuis quatre ans et demi".
"Aucun institut ne croit que, dans ce contexte et avec cette politique, la croissance française pourrait atteindre 1,75%", a lancé le député socialiste au gouvernement, considérant qu'en 2012, la croissance sera "plus proche de 1%" et que "de plan d'austérité en plan d'austérité, vous réduisez les recettes et courez derrière les déficits sans jamais y parvenir".
Le député écologiste a quant à lui déploré que la "seule question" que se pose le gouvernement soit de savoir s'il présenterait "un nouveau plan de rigueur avant ou après la présidentielle de 2012".
M. de Courson, vice-président de la commission des Finances, a prévenu que "si nous perdons de l'ordre d'un point de croissance, ce sera 9 milliards d'euros de recettes en moins pour les budgets de l'Etat et de la Sécurité sociale", de sorte que des "amendements à ces deux projets de loi seront indispensables si on veut éviter un dérapage par rapport au déficit".
A l'inverse, M. Chartier a jugé que le budget était "sincère", soulignant que le Premier ministre François Fillon avait affirmé que l'objectif de réduction du déficit public de 5,7% du PIB en 2011 à 4,5% en 2012 serait tenu, même avec une croissance économique réduite à 1,5% l'an prochain.
Source : Afp
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