La question de la prise en charge de la dépendance et de la perte d'autonomie des personnes âgées est un défi sociétal mais qui conserve un volet financier non-négligeable. Cette question est d'autant plus actuelle et vitale que d'ici 2025 le nombre de personnes âgées de plus de 75 ans aura augmenté de 25%. Cependant la société doit apporter à toute personne en manque d'autonomie, quel que soit son âge ou son handicap, une réponse adaptée à ses besoins.
La progression de l'espérance de vie en bonne santé reste incertaine du fait de la cohabitation de facteurs négatifs (progression des maladies chroniques invalidantes, difficultés d'accès au système de santé) et positifs (progrès thérapeutiques). En revanche il est clair qu'en matière de financement des changements seront nécessaires dans un avenir très proche. En 2010 les dépenses liées à la dépendance s'élèvaient à 34 milliards d'euros, dont 24 milliards d'interventions publiques. Le problème se pose dès lors que l'on se penche sur la qualité des financements, et en particulier dans les départements comprenant une population âgée importante: ceux-ci doivent supporter de manière croissante le désengagement financier de l'Etat. 7,4 milliards d'euros sont à la charge de la famille, et ce sont les revenus intermédiaires (entre 1200 et 1800€ mensuels) qui bénéficient du moins d'aides.
En ce sens l'avis du Conseil Economique, Social et Environnemental préconise la mise en place de politiques publiques qui interviennent en amont de la dépendance afin de développer la prévention de la perte d'autonomie tout au long de la vie, d'adapter l'habitat et le cadre de vie aux évolutions démographiques et de soutenir les innovations technologiques au service de l'autonomie. De plus il est nécessaire qu'il y ait un véritable accompagnement qui permette de répondre aux besoins de la personne et de son entourage, avec par exemple une offre d'hébergement accessible financièrement, un soutien et un accompagnement du personnel aidant, l'organisation d'un parcours de soins coordonné de prise en charge de la personne, ou encore le renforcement de l'attractivité de l'aide à domicile dont l'emploi est vital. Enfin sur les questions financières il s'agit de garantir une place prépondérante au financement par solidarité nationale dont les modalités concrètes restent cependant à définir avec précision.