- Neuf universités demandent au gouvernement de retirer ses projets de réforme controversés sur le statut des universitaires et la formation des enseignants.
- Valérie Pécresse a nommé une médiatrice.
C'est non ! Le premier syndicat de l'enseignement supérieur français et une dizaine de présidents d'universités ont rejeté lundi les propositions de concertation présentées par le gouvernement pour sortir de l'impasse. De son côté, Valérie Pécresse a nommé une médiatrice sur le statut des universitaires, puis a déclaré sur France Info que le décret allait "être retravaillé".
Les enseignants-chercheurs engagent leur deuxième semaine de mobilisation. Point d'orgue : la manifestation nationale prévue mardi à Paris. L'Union nationale lycéenne appelle, par ailleurs, les "lycéens à rejoindre les étudiants et les enseignants chercheurs" dans les défilés "afin de lutter pour un droit à l'avenir". Jeudi dernier, la mobilisation avait rassemblé près de 50.000 personnes selon les syndicats.
Cette réunion, "une farce"...
La ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, qui table sur la rencontre, mercredi et jeudi, avec les représentants de la communauté universitaire pour venir à bout du conflit, pourrait manquer d'interlocuteurs. En effet, le syndicat Snesup-FSU ne participera pas à cette réunion qualifiant l'invitation de "farce" et d'inviter les autres syndicats à faire de même.
Le premier syndicat de l'enseignement supérieur dénonce des "arguments d'autorité et contre-vérités" du gouvernement et appelle à "consolider la grève (...) avec l'objectif de paralyser toutes les activités dans les universités". "Cela fait dix-huit mois que Valérie Pécresse ignore jusqu'au mot même de concertation", a déclaré à Reuters Stéphane Tassel, responsable du Snesup-FSU. "Je ne vois pas comment elle peut s'imaginer avoir des pistes d'ouverture", a-t-il ajouté.
"Le plus grand coup porté à l'école depuis Vichy"
Une dizaine de responsables d'universités ont abondé dans le même sens. Tous appellent le gouvernement à retirer tous les projets de réformes controversés, "condition nécessaire à la poursuite des négociations et à la relance du nécessaire processus de réforme auquel doit être associée l'ensemble de la communauté universitaire", selon les mots du président de Paris X-Nanterre. Le président de Paris IV, a eu des mots très durs pour le projet du gouvernement. "C'est le plus grand coup porté à l'école de la République depuis Vichy", a-t-il déclaré après la réunion en faisant allusion aux réformes introduites par le Maréchal Pétain.
Valérie Pécresse a assuré lundi qu'il existait "des voies de passage" pour sortir du conflit tout en réitérant son refus d'une modification en profondeur du décret. "Je passe toute ma semaine sous le signe du dialogue parce que je crois que ces malentendus peuvent être levés", a-t-elle déclaré sur Canal+.
Les enseignants-chercheurs redoutent que le projet de décret réformant leur statut, datant de 1984, accorde trop de pouvoirs aux présidents d'universités, notamment sur la modulation de leurs temps de travail entre l'enseignement et la recherche.
(D'après agences)
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