En France, la consommation des ménages en produits manufacturés a chuté de 2% en février. Après le sursaut des soldes en janvier, les achats de textile et cuir ont dégringolé de 8,7% en un mois et sont revenues à leur niveau de décembre 2002. La prime à la casse semble avoir perdu de son pouvoir d’entraînement et les ventes d’automobile ont stagné.
L’idée selon laquelle la protection sociale cuirasse la France contre la crise a du plomb dans l’aile. Le moral des ménages est tombé bien plus pas que durant la récession de 1992-1993 et durant la crise sociale de décembre 1995. La multiplication des plans de licenciements fait craindre un « effet de second tour », comme dirait Jean-Claude Trichet : un chômeur diminue sa consommation d’un quart en moyenne.
Dans ces conditions, espérer une reprise de l’investissement privé est illusoire : investir pour produire et vendre à qui ? On ne fait pas boire l’âne qui n’a pas soif. On assiste au contraire à baisses de prix qui témoignent d’une frénésie des industriels et des distributeurs à brader leurs stocks. Les prix de certains téléviseurs haut de gamme ont chuté de 500 euros en quelques semaines, un cinquième de leur prix.
Cette déflation affecte également les prix intermédiaires.
L'exception française n'aura donc duré que quelques mois, la consommation rentrant désormais dans le rang de la morosité internationale.
En glissement annuel, le PIB de la zone euro (à douze) s’était contracté de 1,3% à l’automne 2008. C’était beaucoup plus que le PIB des Etats-Unis (-0,8%)
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