Le système des quotas d'émissions de CO2 "marche mal", a estimé mercredi l'ancien Premier ministre Michel Rocard qui était auditionné à l'Assemblée nationale sur la taxe carbone.
"Nous avons été un peu encombrés par le constat que le système des quotas marche mal", a-t-il indiqué se référant aux travaux de la commission d'experts qu'il a présidée sur la mise en place d'une contribution climat énergie.
"Je ne suis pas sûr qu'il puisse y avoir un marché dans lequel on puisse se débarrasser de la spéculation", a-t-il fait remarquer, soulignant que la bourse européenne du carbone permettait à beaucoup d'industriels de gagner de l'argent.
"Il faudra trouver en Europe l'occasion de rouvrir le débat sur les quotas", a déclaré Michel Rocard. "Ce que je demande, c'est qu'on se saisisse d'une évaluation. Il faudra aller regarder de près car il y a des problèmes de spéculation", a-t-il ajouté.
a annoncé que la taxe carbone serait mise en place à compter de 2010 sur la base de 17 euros pour une tonne de CO2 émise. La commission d'experts présidée par M. Rocard avait recommandé en juillet un démarrage à un niveau de 32 euros la tonne.
Mais "l'idée c'est bien d'arriver à 100 euros la tonne en 2030, c'est le calcul que nous avons validé", a expliqué Michel Rocard, regrettant que le prix de départ retenu ne soit pas plus élevé.
Car "plus on part bas, plus le rythme annuel d'augmentation d'ici 2030 risque d'être difficile à tenir si on ne veut pas quelque chose de dissuasif", a-t-il fait observer.
"Il aurait été important que le gouvernement souligne ses engagements sur la vitesse de progression", a-t-il ajouté, précisant que pour atteindre le niveau de 100 euros la tonne en 2030, la taxe devrait augmenter "d'environ 6% à 7% par an hors inflation".
"Nous savions que cette première version ne serait pas parfaite. L'essentiel c'est qu'on l'ait créée et qu'elle existe", a commenté l'ancien Premier ministre.
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