Le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer (UMP) a annoncé aujourd’hui le rejet définitif de la demande socialiste de création d'une commission d'enquête parlementaire sur les sondages payés par l'Elysée, jugée "irrecevable".
M. Accoyer a entériné cette décision juste après l'avis négatif émis par le bureau de l'Assemblée (organe exécutif, à majorité UMP).
Le président de l'Assemblée a précisé que le bureau, qui s'est réuni jeudi matin, s'était prononcé "majoritairement" sur "l'irrecevabilité" de cette demande.
- Depuis la semaine dernière, et un premier avis négatif émis par la commission des Lois (à majorité UMP également), le refus de cette commission d'enquête ne faisait plus aucun doute.
"L'UMP viole la constitution sur ordre de Nicolas Sarkozy", a aussitôt accusé dans un communiqué le patron des députés PS Jean-Marc Ayrault.
Il a ajouté que "des suites" seront données vendredi à la décision du bureau de l'Assemblée et a conclu: "Il est hors de question pour nous que Nicolas Sarkozy transforme l'Elysée en ‘Cité interdite’ de la République".
La polémique sur les sondages payés par l'Elysée est née en juillet avec la publication par la Cour des comptes d'un rapport épinglant les pratiques de la présidence en la matière.
Les députés PS entendaient, via cette commission d'enquête, "mettre au jour un système qui cherche à vassaliser l'information et manipuler l'opinion", selon Jean-Marc Ayrault.
Des questions restent posées :
- Pourquoi vouloir cacher l’addiction du locataire de l’Elysée aux sondages ?
- Pourquoi nier les tentatives de manipulations de l’opinion par ces mêmes sondages ?
- Le président ne craint-il pas de voir les députés s’intéresser à ses relations avec les sondeurs, et débusquer des enquêtes payées par l’Elysée au profit d’une certaine presse ou de l’UMP ?
- Les députés socialistes ne doivent-ils pas revenir à la charge, d’une façon inattaquable du point de vue de la constitution, en réclamant une commission d’enquête pour s’intéresser à tous les sondages politiques, sans viser spécialement ceux de l’Elysée ?
- Les proclamations enflammées sur la revalorisation du Parlement, prétendument consacrée par la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, ne sont-elles pas des leurres ?
source: afp
Commentaires