Les enseignants de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) qui ont cessé les cours il y a une semaine après l'agression d'un élève ont défilé mercredi aux abords de l'Assemblée nationale pour réclamer l'application dans leur établissement du "droit fondamental" à la sûreté, a constaté l'AFP.
"On se tourne vers la représentation nationale pour être enfin entendus", a déclaré Sabine Contrepois, enseignante au lycée Adolphe-Chérioux qui participait, avec une soixantaine de collègues et d'élèves, à ce rassemblement.
Les enseignants, qui ont été reçus mardi au ministère de l'Education nationale, réclament le doublement du nombre de surveillants (11 pour 1.500 élèves) et jugent insatisfaisantes les propositions du rectorat.
Une délégation a été reçue par des députés communistes, verts et socialistes, ont indiqué des professeurs à l'AFP.
"Le ministre accuse et rend responsable les collectivités locales de l'insécurité dans les établissements scolaires, oubliant les 70.000 suppressions d'emplois dans l'éducation nationale depuis 2002", a commenté dans un communiqué le groupe PS et apparenté après la rencontre.
Marquant une courte halte devant les manifestants, le président du Modem François Bayrou a estimé qu'il "n'avait jamais vu de sa vie les enseignants aussi découragés". "A la place du ministre, j'aurais envoyé un médiateur (...) sur place pour qu'il propose des solutions concrètes et précises", a-t-il ajouté.
Le recteur de l'Académie de Créteil William Marois a indiqué dans un communiqué qu'il maintenait ses propositions (trois surveillants supplémentaires, six médiateurs) et a jugé "indispensable pour la réussite des élèves" que les cours reprennent.
Selon le recteur, 102 des 157 personnels enseignants de Chérioux avaient déposé un préavis de grève mercredi matin et 39 professeurs avaient repris le travail.
- L'arrêt des cours mercredi sera considéré comme "un service non fait" et "ne donnera donc pas lieu à rémunération", a ajouté le recteur.
- Estimant être confrontés à un danger imminent, les enseignants récusent le terme de grève et assurent exercer un "droit de retrait" légitime en ne reprenant par leur travail.
- Le ministère a déjà fait savoir que les arrêts de travail seraient considérés comme des journées de grève à partir de vendredi dernier, et à ce titre non-payés.
Les enseignants de la banlieue est de Paris ont été appelés à faire grève jeudi et à rejoindre une manifestation partant à 14h00 d'Odéon vers le ministère de l'Éducation nationale.
Source : afp
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