Le PS a vivement dénoncé mercredi, lors de l'examen du projet de loi sur l'ouverture des jeux de paris en ligne, un texte d'"amnistie" en faveur des "amis du Fouquet's" de Nicolas Sarkozy.
Dans un climat extrêmement tendu, exacerbé par l'annonce d'une interruption de la séance, à 17H30, afin que les députés UMP puissent se rendre à l'Elysée, le chef de file des députés PS, Jean-Marc Ayrault, a interpellé les élus de la majorité, les enjoignant "d'oser un Parlement qui ne se couche pas".
"Je vous demande de renoncer à exiger cette interruption de nos travaux", motivée par "la convocation" de la majorité "comme une vulgaire cour convoquée pour se faire chapitrer et recevoir du chef de l'Etat désavoué, sa nouvelle feuille de route", a-t-il lancé.
Evoquant les régionales et le souhait de l'UMP d'en revenir "à ses fondamentaux", M. Ayrault a ironisé: "Que vous répond le président? Vos fondamentaux, c'est l'abandon de vos engagements écologiques, c'est la poursuite des cadeaux aux amis du Fouquet's et une simple loi sur la burqa".
"Est-ce le message que vous avez entendu ? Est-ce ce que vous ont demandé les Français? De consacrer M. Courbit comme le grand gagnant des jeux en ligne? Est-ce qu'ils vous ont demandé de voter sous influence cette loi qui légalise les activités illicites, qui constitue une nouvelle loi d'amnistie?", a-t-il encore dit.
Stéphane Courbit est propriétaire de la société de paris en ligne Bet-Click.
"Je n'accepte pas vos allégations", s'est insurgé le rapporteur UMP Jean-François Lamour, en accusant M. Ayrault de se servir de "procédés inacceptables" pour faire échouer le texte comme "se cacher derrière le rideau".
"Mais vous avez perdu", a-t-il dit en allusion aux députés PS, qui, la veille, avaient tenté de faire échouer, par surprise, le projet de loi en surgissant très nombreux dans l'hémicycle au moment du vote d'une motion de rejet.
La tension est montée d'un cran lorsque Gaétan Gorce (PS) a mentionné PokerStar, dont Alexandre Balkany fils du député UMP Patrick Balkany est l'un des responsables, parmi "les sociétés n'ayant pas hésité à faire de la publicité illégale".
"Il y a des personnes qui devraient éviter d'intervenir lorsqu'elles ont des intérêts directs ou indirects dans la gestion des sociétés de poker qui déjà violent la loi", a-t-il lancé faisant sortir M. Balkany de ses gonds.
"J'ai un fils qui est salarié dans une société de production de télévision... ça n'a rien à voir avec le jeu en ligne, il n'est en rien propriétaire de rien, ni lui ni sa famille", a-t-il rétorqué.
Très attendu par les opérateurs, le projet de loi prévoit l'ouverture à la concurrence des paris sportifs et hippiques et le poker en ligne. Le gouvernement, qui souhaite son application pour la coupe du monde de football, le 11 juin, a décidé de le boucler au pas de charge : la majorité n'a déposé aucun amendement et a décidé de repousser les 200 amendements de la gauche, pour une adoption définitive fixée au 6 avril.
Source : AFP
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