Un "cachot", dont nul ne sait quand il a été construit ni à quoi il a pu réellement servir, a été découvert dans les murs de l'Assemblée nationale.
Fermée par des barreaux et une double porte en bois, la cellule d'environ 2 mètres sur 1,50 m avec un banc de pierre était emmurée depuis de longues années.
Ce réduit a été mis au jour quand un léger mur en plâtre a été abattu ces derniers jours à l'occasion de travaux effectués dans l'étroit escalier menant, à proximité de l'hémicycle, d'une salle de presse, la salle Fragonard, à une autre, la salle Passeron.
"J'en ignorais totalement l'existence", a indiqué l'historien de l'Assemblée nationale, Bruno Fuligni.
- La divulgation de cette trouvaille a provoqué une réelle effervescence à l'Assemblée, avec un défilé sur les lieux de responsables et de membres du personnel du Palais-Bourbon. Le service de presse et la présidence de l'Assemblée ont été assaillis de questions et de demandes de visite par la presse, y compris étrangère.
- Dans un communiqué, le service de presse a indiqué en fin de journée qu'"à ce stade, rien ne permet d’identifier l’usage dévolu à cet espace et notamment d’affirmer qu’il s’agirait d’un cachot. Le Palais-Bourbon est un bâtiment qui a fait, au cours des siècles, l’objet de nombreux et importants travaux et réaménagements, notamment la zone à proximité de la colonnade".
- "Des recherches sont engagées par les services de l’Assemblée afin de retracer l?histoire et l’affectation de ce local. Le résultat de ces investigations sera rendu public", a-t-on ajouté.
- Le président de l'Assemblée, Bernard Accoyer, qui s'est lui aussi rendu sur place jeudi après-midi, a lancé, en plaisantant avec les quelques journalistes présents: "Ce n'est pas un cachot. Il faut arrêter le délire...".
Les grilles de la cellule semblent assez récentes et ses barreaux assez souples. Dans les couloirs de l'Assemblée, chacun y allait de son hypothèse sur l'utilisation du réduit.
Parmi les pistes plausibles, figure celle d'un usage interne des soldats allemands qui occupaient le Palais-Bourbon durant la Seconde guerre mondiale. Des graffiti nazis sont d'ailleurs toujours visibles dans les combles du bâtiment, d'où les soldats surveillaient la Place de la Concorde, de l'autre côté de la Seine.
Jusqu'à présent, la seule cellule connue, baptisée "cellule de dégrisement", était destinée aux députés. Mais ce "petit local", de deux pièces meublées, relativement confortable, n'avait plus servi depuis que Léon Gambetta, alors président de la Chambre des députés (1879-1881) y avait fait enfermer le comte Armand Léon de Baudry d'Asson, député royaliste de la Vendée (1876-1914).
La sanction avait en effet profité au comte, se transformant en énorme coup médiatique. Depuis lors, le local a été transformé en deux bureaux, affectés aujourd'hui à des députés UMP.
La dernière découverte insolite dans les locaux de l'Assemblée avait suscité une vive émotion chez les députés: celle, en 2005, d'ossements sous les locaux occupés par le groupe communiste. Il s'agissait en fait d'os de cheval...
Source : afp
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