Bernard Cazeneuve, rapporteur PS de la mission parlementaire sur l'attentat de Karachi, a demandé jeudi que les responsables politiques ayant "eu à connaître" des rétro commissions sur des ventes d'armes au Pakistan, et éventuellement Jacques Chirac, soient entendus par la justice.
"Le témoignage de Charles Millon, pour la première fois, établit clairement l'existence de ces rétro commissions, c'est-à-dire d'un dispositif totalement illégal" qui "aurait pu éventuellement conduire au financement de campagnes électorales, ou d'organisations politiques françaises", a déclaré M. Cazeneuve sur France 2 en dénonçant "un système de corruption organisé".
Entendu lundi par le juge Renaud Van Ruymbeke, l'ancien ministre de la Défense Charles Millon a confirmé les soupçons de rétro commissions vers des décideurs français en marge d'un contrat de vente de sous-marins au Pakistan en 1994. La justice s'interroge en outre sur la destination de ces rétro commissions, qui auraient pu financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole.
"C'est au juge d'instruction de déterminer qui doit être entendu", a ajouté le député PS de La Manche mais, selon lui, "tous ceux qui ont eu à connaître de cette affaire au sein de DCN international" et parmi les dirigeants politiques de l'époque, doivent l'être.
"Charles Millon a été auditionné, François Léotard doit l'être, Edouard Balladur doit l'être, Dominique de Villepin doit l'être", a-t-il dit.
"S'il est établi, au terme de l'audition" de ce dernier, que "c'est Jacques Chirac lui-même qui a donné l'instruction d'arrêter le versement des commissions en raison des suspicions qui pesaient sur les contrats, il faut que l'ancien président de la République lui-même puisse être entendu", a ajouté M. Cazeneuve.
"Il faut que l'instruction se poursuive" pour savoir si "les 10 millions de francs qui ont été versés (en espèces) sur le compte d'Edouard Balladur proviennent des rétro commissions", a demandé le député.
Source : afp
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