De nombreuses associations se sont opposées jeudi aux restrictions envisagées de l'Aide médicale d'Etat (AME), destinée aux étrangers en situation irrégulière ayant de faibles ressources, pointant des mesures stigmatisant selon elles les étrangers.
- "L'attaque du dispositif AME, c'est faire passer des impératifs sécuritaires devant des impératifs de santé publique", a déclaré jeudi le Dr Jean-François Corty, de Médecins du Monde (MDM), qui accueillait dans ses locaux plusieurs collectifs pour une conférence de presse.
Entouré des représentants du Ciss (associations de patients), de la Fnars, de l'Uniopss (insertion) et l'ODSE (Observatoire du droit à la santé des étrangers), M. Corty a souligné qu'un bon accès aux soins des sans-papiers coûtait moins à la collectivité que des soins urgents trop tardifs.
Dans le cadre de l'examen du budget 2011, la commission des Affaires sociales de l'Assemblée a rejeté mercredi un amendement UMP proposant notamment de limiter la prise en charge "aux soins urgents et vitaux". Mais de nouveaux amendements devraient être présentés cette semaine lors du débat dans l'hémicycle.
Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, avait déploré début octobre les "dérives" de cette aide, dont le coût est en progression ces dernières années. Le gouvernement étudie notamment la piste d'une participation financière annuelle à l'AME, aujourd'hui gratuite.
- Les bénéficiaires de l'AME "sont des personnes qui vivent dans des logiques de survie et pas d'abus", a estimé M. Corty, qualifient de "mythe" l'idée selon laquelle des étrangers viendraient en France attirés par cette aide.
"Pourquoi voulons-nous un statut de stigmatisation pour cette population étrangère?", s'est interrogé le président du Ciss, Christian Saout.
L'AME, instaurée en 2000, permet un accès aux soins pour les personnes étrangères résidant en France sans titre de séjour.
Accordée pour un an, elle permet une prise en charge à 100% du tarif de la Sécurité sociale, sans avances de frais, des soins de maladie et de maternité, ainsi que du forfait hospitalier.
Le plafond de ressources pour en bénéficier est de 634 euros par mois pour une personne seule. Au-delà, les étrangers en situation irrégulière doivent prendre en charge la totalité de leurs frais de santé.
Source : afp
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