Le groupe PS à l'Assemblée a déposé une proposition de loi pour éviter "de falsifier l'histoire au nom de la vertu sanitaire" en citant l'exemple des cigarettes qui avaient été effacées sur des affiches à la gloire de Sartre, Malraux ou tout comme la pipe de Tati.
- Il s'agit de "concilier les exigences de la loi Evin (interdisant la publicité en faveur du tabac) avec la préservation des oeuvres culturelles et artistiques", explique le député PS Didier Mathus.
- M. Mathus cite plusieurs exemples: la Poste qui fait disparaître la cigarette des lèvres de Malraux sur un timbre à l'effigie du ministre écrivain en 1996, une photo de Sartre avec "un vide étrange entre ses deux doigts, à la place de sa traditionnelle Boyard", une affiche de Jacques Tati sans sa pipe...
- La RATP avait aussi refusé les affiches du film de Joann Sfar ‘Gainsbourg, vie héroïque’, parce que des volutes de fumées sortaient de la bouche d'Eric Elmosnino, qui interprète le chanteur "à tête de chou".
"Effacer une clope des lèvres de Malraux, c'est la même démarche intellectuelle que celle qui consiste à vouloir draper d'une étoffe un nu: c'est se priver d'une partie de l'histoire", estime M. Mathus. "C'est aussi le premier pas vers l'art officiel, l'art sous influence".
La proposition de loi suggère d'ajouter une exception à la loi Evin, qui ne doit pas s'appliquer "aux oeuvres artistiques ou culturelles mises à disposition du public au sein desquelles figure une image ou une référence liée au tabac", à condition qu'elles ne soient pas financées par l'industrie du tabac.
Il ne s'agit que d'une proposition de loi dont l'inscription à l'ordre du jour de l'Assemblée est loin d'être automatique.
Source : afp
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