À l’occasion de son audition par la Commission du développement durable de l’Assemblée nationale Nathalie Kosciusko-Morizet a tenté de justifier les choix du gouvernement par la nécessité de « développer des emplois et des filières industrielles », sans grand succès.
Deux mois après le démantèlement du super ministère de l’Écologie, en plein conflit sur le photovoltaïque, Nathalie Kosciusko-Morizet avait fort à faire mardi 18 janvier pour convaincre les députés de la Commission du développement durable de la continuité du Grenelle environnement.
La nouvelle locataire de l’hôtel de Roquelaure n’a pourtant pas hésité à présenter 2011 comme « l’année de maturité ».
Pour preuve, les 135 décrets portant mise en œuvre de la Loi Grenelle 2 qui doivent être publiés d’ici décembre.
Un optimisme balayé par le député André Chassaigne (GDR), lui faisant remarquer qu’à la fin 2010, près de la moitié des décrets initialement prévus étaient restés lettre morte.
Souvent malmenée, y compris par son propre camp, la ministre de l’Écologie n’aura de cesse de réaffirmer sa volonté d’ « approfondir » les efforts de la France pour les énergies renouvelables, sans convaincre.
Photovoltaïque : « rien n’est décidé »
Tancée sur les reculs liés à la rigueur budgétaire, NKM a commencé par reconnaître l’ « effet balancier dû à la crise », pour mieux justifier que l’ensemble des projets du Grenelle sont désormais menés « dans l’esprit de développer des emplois et des filières industrielles ».
D’où le nouveau dispositif de soutien « définitif » basé sur un système d’appels d’offres pour les grosses installations et un tarif de rachat ajustable pour les plus petites, annoncé pour le mois de mars.
Une orientation qui n’est pas pour plaire au député Bernard Pancher (UMP) pour qui « la systématisation des appels d’offre favoriserait les grands groupes ». « Rien n’est encore décidé », a tenté de rassurer la ministre, rappelant qu’elle se penchait actuellement avec Christine Lagarde, sur des dispositions transitoires, notamment pour les agriculteurs mis « dans des situations délicates » par l’arrêt brutal du tarif de rachat.
L’éolien, mauvais contre exemple
Contre exemple du photovoltaïque, selon NKM, le cahier des charges de l’éolien serait à l’inverse à même de favoriser le développement d’une industrie française et des emplois qui vont avec.
Mais de l’aveu du député Philippe Tourtelier (PS), le nouveau cadre réglementaire de l’éolien terrestre « freine son développement » au point que le syndicat des énergies renouvelables a dû revoir ses ambitions à la baisse.
En effet, les schémas régionaux climat air énergie qui guident les installations d’éoliennes ne seront adoptés que l’été prochain. Quant à l’éolien offshore, si les zones d’installation devraient être annoncées prochainement par le gouvernement, les appels à projets, eux, sont toujours en stand-by.
A lire dans son contexte et son intégralité (le journal du développement durable/joannes Braun )
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