Alexandre Bompard, PDG de la Fnac, qui est en faveur du prix unique du livre numérique "pour tous", dénonce la proposition de loi qui exclut actuellement du champ d'application les plateformes établies hors de France ouvrant selon lui "un boulevard au dumping culturel".
Dans une lettre adressée au ministre de la Culture Frédéric Mitterrand et aux députés, dont l'AFP a eu copie vendredi, le PDG de la Fnac estime qu'en excluant les géants américains tels Amazon, Google et Apple "cela signifie que s'appliqueraient deux poids, deux mesures."
- "D'une part, les distributeurs de produits culturels régulièrement établis sur le sol français, contributeurs fiscaux et créateurs d'emplois et de richesses pour le pays (...) seraient obligés de suivre une législation contraignante", écrit-il.
- "D'autre part, les grandes plateformes situées hors de France, comme Apple, Amazon ou Google, seraient de fait exemptées de tout cadre réglementaire pour leurs ventes en France, et donc libres d'appliquer les pratiques déjà mises en oeuvre avec succès sur d'autres marchés sur lesquels elles ont acquis une position dominante", poursuit M. Bompard.
L'Assemblée nationale doit examiner mardi la proposition de loi UMP sur le livre numérique, adoptée au Sénat et permettant à un éditeur d'en fixer le prix de vente au public.
Pour lui, la proposition de loi telle qu'elle sera présentée méconnaît "le caractère géographiquement virtuel du livre numérique ouvrant de ce fait un boulevard au +dumping culturel+ pratiqué par des acteurs américains ultra puissants", souligne le PDG de la Fnac dans cette lettre faite en concertation avec les syndicats de la librairie française et des distributeurs de loisirs culturels.
Dans un tweet, publié vendredi matin, Alexandre Bompard écrivait encore: "La Fnac est pour le Prix unique du Livre numérique...pour tous !".
Pour lui, "après le marché de la musique, c'est celui du livre numérique que l'on offrirait de facto aux grands acteurs américains, avec les conséquences que l'on connaît, en termes de concentration du marché et d'appauvrissement culturel".
Source : afp
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