Les députés vont discuter de la communication du prix des prothèses dentaires aux patients. Des associations de patients et de consommateurs ainsi que, des assureurs complémentaires avaient obtenu en 2009 que les dentistes soient tenus de faire figurer sur leurs devis le prix d'achat des prothèses. Cependant cette mesure issue de la loi Bachelot, n’a jamais été appliquée, et a même été supprimée au Sénat.
En effet, le 9 mars dernier, les sénateurs avaient supprimé l'article 57 de la loi HPST qui faisait obligation aux dentistes "d'indiquer sur leurs devis le prix auquel ils avaient acheté la prothèse" et sa provenance géographique. La disparité entre le prix d’achat et le prix de revente aux patients scandalise nombre de ces derniers ainsi que les assureurs qui ne comprennent pas une telle différence.
L'arrivée de ce nouveau texte à l'Assemblée annonce des débats passionnés.
Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a expliqué au Sénat que la mention du prix d'achat était inapplicable et facilement contournable. Son raisonnement rejoint également les arguments du syndicat de chirurgiens-dentistes, qui juge surtout que cela peut donner à croire que les dentistes gonflent abusivement leurs tarifs. Le Dr Roland L'Herron, président du syndicat estime normal qu’une couronne céramique s'achetée 100 à 150 euros soit facturée 500 à 600 euros car les dentistes doivent payer leur assistante, les charges diverses, et amortir leurs investissements, leur intervention. Il affirme qu’aucun patient n'est obligé d'en accepter un à 2000 euros et rejette la faute sur les complémentaires santé qui ne rembourseraient pas suffisamment.
Mais contrairement à une partie de sa base, le syndicat se montre toutefois prêt à un effort de transparence. Il soutient un amendement qui prévoit que le praticien tienne «à disposition du patient les documents garantissant la traçabilité» des prothèses et «le lieu de fabrication, “dans” ou “hors” Union européenne». Même si les chiffres manquent, dentistes et laboratoires semblent de plus en plus nombreux à importer des prothèses de Chine, voire de Madagascar, dans la plus complète opacité vis-à-vis des patients. «Il y a une forte demande d'information sur ce point», assure le député et… ancien dentiste.
Ainsi, les praticiens sont prêts à mentionner l'origine géographique des prothèses, mais pas leur prix d'achat.
A suivre…
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