Intervenant à la conférence nationale du handicap, le 8 juin, Nicolas Sarkozy a annoncé le “déblocage” de 150 millions d’euros du Fonds d’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP) pour des actions en faveur du handicap. Un effet d’annonce, selon les syndicats.
Nicolas Sarkozy a demandé un effort “exceptionnel” du Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP). “150 millions d’euros seront débloqués pour rendre accessibles les écoles de la fonction publique et aménager davantage de postes pour les agents handicapés, tout particulièrement dans les petites communes”, a promis le chef de l’État dans son discours de clôture de la conférence nationale du handicap, le 8 juin.
“Notre effort ne se relâchera pas”, a-t-il insisté, précisant par ailleurs que 10 000 nouveaux enfants handicapés rejoignent à chaque rentrée scolaire les rangs de l’école. Pour les accompagner au mieux, des auxiliaires de vie scolaire “plus nombreux, mieux formés, mieux payés et disposant de véritables perspectives de carrière” seront recrutés à la rentrée de septembre. Et d’ajouter : “C’est un investissement financier immense pour l’État, mais il me tient particulièrement à cœur, parce qu’il est nécessaire et parce qu’il est juste.”
Le discours de Nicolas Sarkozy a été accueilli avec quelques réserves par la CGT et la CFDT, qui parlent d’“affichage” et d’“effet d’annonce”. “Le président de la République n’a fait que rappeler les missions du FIPHFP", réagit Maïté Druelle, qui siège pour la CFDT au comité national, organe délibérant du Fonds. Son rôle consiste notamment à rendre accessibles les bâtiments publics et à faciliter la vie des agents souffrant de handicap… “Les 150 millions d’euros annoncés étaient déjà budgétisés pour des actions du Fonds, prolonge Solange Fasoli, représentante CGT au comité national du FIPHFP. Ce n’est pas de l’argent supplémentaire.”
Officiellement créé en 2006, le Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique facilite l’insertion professionnelle et le maintien dans l’emploi des personnes handicapées dans les trois fonctions publiques. Cet établissement public administratif, placé sous la tutelle du ministère du Budget et de la Fonction publique, est alimenté par les contributions des employeurs publics assujettis par la loi à l’obligation d’employer 6 % de personnes handicapées, mais ne la respectant pas. Le Fonds doit récupérer quelque 215 millions d’euros pour l’année 2010.
Si le Fonds soutient les projets des employeurs publics, c’est à eux que revient la démarche de solliciter des financements. Et le FIPHFP ne dispose par encore d’une notoriété complètement établie, particulièrement auprès des petites collectivités. “C’est peut-être la raison pour laquelle les petites communes sont particulièrement visées par Nicolas Sarkozy”, admet Maïté Druelle, qui déplore toutefois une volonté de l’Élysée de “forcer la main” du Fonds.
Source : Acteurs publics
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