Les élus de la Commission du développement durable de l'Assemblée nationale ont dénoncé mercredi la fiabilité du diagnostic de performance énergétique des logements (DPE) et mis en doute l'indépendance de certains diagnostiqueurs.
Censé sensibiliser le public aux enjeux des économies d'énergie, "le DPE figure dans les annonces des agences publicitaires pour sensibiliser le public aux enjeux de la performance énergétique des bâtiments, mais il fait l'objet d'un certain nombre de critiques", a souligné Annick Le Loch (PS), co-rapporteur du bilan d'étape de la mise en œuvre de la loi Grenelle 2, votée en juin 2010.
Pour la rédaction de ce rapport d'étape, présenté en commission mercredi à l'Assemblée nationale, les élus ont entendus un grand nombre d'acteurs du secteur immobilier et de l'énergie notamment.
"Au cours des auditions (...) la question de la qualification et de l'indépendance des diagnostiqueurs a été mise en question", a-t-elle ajouté, ainsi que "l'indépendance de certains des diagnostiqueurs par rapport aux agences immobilières et à certains fournisseurs d'énergie."
La certification de ces diagnostiqueurs et le contrôle de leur travail doivent "être renforcés", leur méthode de travail "devrait être harmonisée et beaucoup plus transparente", selon l'élue.
De plus, le DPE permettant d'obtenir éventuellement une majoration du prêt à un taux d'intérêt zéro, la députée s'est demandé "comment un outil aussi peu fiable et inadapté, largement critiqué, et qui peut être influencé par les uns et les autres peut servir de fondement pour la majoration de ces prêts."
Selon elle, le gouvernement s'est engagé à renforcer la transparence des données et la certification des experts chargés d'établir les DPE.
Pour Philippe Tourtelier (PS), co-auteur du rapport d'étape, l'arrivée à échéance des certifications des diagnostiqueurs fin 2011 sera "l'occasion à ne pas rater pour hausser un peu les exigences pour fiabiliser le DPE."
Source : Afp
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