Les députés PS ont demandé de nouveau jeudi "la levée du secret-défense" dans l'enquête judiciaire sur l'attentat de Karachi, dont le volet financier a rebondi depuis mercredi avec les mises en examen de deux proches du chef de l'Etat, Nicolas Bazire et Thierry Gaubert.
L'Elysée a vivement réagi jeudi à la mise en examen des deux proches de Nicolas Sarkozy en dénonçant "calomnie et manipulation politicienne".
A de nombreuses reprises, Bernard Cazeneuve, député-maire PS de Cherbourg, a demandé la levée du secret-défense dans cette affaire.
Les travaux de la mission d’information sur cette affaire, obtenue à l’arraché par le groupe SRC, ont été entravés par le Gouvernement qui a refusé de manière constante la communication d’informations en se retranchant derrière le « secret défense ».
"L’accès à tous les documents qui auraient pu confirmer ou infirmer la thèse du versement de rétro-commissions au profit de personnalités politiques françaises a été systématiquement refusé au rapporteur Bernard Cazeneuve député socialiste de la Manche", explique M. Ayrault.
Nous n’avons pu obtenir le contrat Agosta passé entre la France et le Pakistan pas plus que les rapports de l’inspection des finances et du contrôle général des armées portant sur ce contrat alors qu’on y faisait état de déséquilibres financiers… Enfin, Madame Lagarde alors ministre des finances à l’époque a refusé que ses collaborateurs soient auditionnés par le Parlement.
"Face à la détermination des députés socialistes pour établir la vérité sur l’affaire Karachi, le gouvernement et sa majorité n’ont cessé de faire obstacle à la manifestation de celle-ci", déplore-t-il.
Il y a un peu plus d'un an, l'opposition avait demandé l'audition de Jacques Chirac et de Dominique de Villepin devant la commission de la Défense de l'Assemblée sur la vente de sous-marins au Pakistan et l'attentat de Karachi.
Le magistrat Renaud van Ruymbeke enquête sur un éventuel financement occulte de la campagne présidentielle de Balladur en 1995 par le biais de rétro commissions versées dans le cadre de contrats d'armement, mises en lumière dans l'enquête sur l'attentat de Karachi du 8 mai 2002, qui fit 15 morts dont 11 salariés de la DCN (Direction des constructions navales).
Le groupe SRC, soucieux de la manifestation de la vérité, veillera à ce que l’action de la justice ne soit pas entravée comme a pu l’être la mission d’information au Parlement et demande à cette fin au Gouvernement de lever le secret défense sur tous les documents qui permettrait à la justice de remplir pleinement la mission qui est la sienne.
Source : Afp
Commentaires