Les premières se suivent. Dimanche, le sénat, bastion de la droite depuis 1958 et la naissance de la Vème République bascule à gauche. Historique !
Aujourd’hui, les enseignants sont dans la rue. Si la colère gronde depuis de nombreuses années, elle se renforce. Les syndicats unis (rare) dénoncent d’une seule voix les suppressions de postes du secteur : 80.000 entre 2007 et 2012. Les enseignants du public et du privé sont en grève. Historique !
Signe d'un profond malaise dans l'Education nationale, un front uni des syndicats du public et, fait exceptionnel, du privé, appelle à une grève ce mardi 27 septembre pour dénoncer la "dégradation" de l'école. Les professeurs, même issus de l’enseignement catholique, sont dans la rue aujourd’hui pour dénoncer les coupes claires.
Les organisations syndicales veulent peser sur le projet de budget 2012 qui passe mercredi en conseil des ministres et prévoit 14.000 suppressions de postes dans l'Education nationale (ce qui en fera 80.000 entre 2007 et 2012), alors que les effectifs d'élèves augmentent.
Le gouvernement a choisi de faire des coupes sombres dans le budget. Il sacrifie l’enseignement, la santé…
Les enseignements sont chaque jour devant des classes surchargées. Comment est-il possible de faire la classe convenablement avec un effectif d’une trentaine d’élèves dont certains sont en grande difficulté ? Si les professeurs sont absents, il n’y a pas de remplaçant. L’éducation Nationale fait même appel au pôle emploi afin de palier au manque d’enseignants. Le diplôme n’est plus une obligation.
La formation des enseignants se dégradent. La préparation pédagogique fondamentale pour cette profession est réduite comme une peau de chagrin.
L’école était un vecteur d’égalité. Si elle n’était pas parfaite et demandait quelques réformes, la sacrifier revient à anéantir le travail réalisé jusque là.
Dans le secondaire, "on supprime tout ce qui est qualitatif" et "les postes ont été retirés en priorité aux collèges et lycées en difficulté : on prend plus à ceux qui ont moins", selon Philippe Tournier, du principal syndicat des personnels de direction (SNDPEN).
La scolarisation des tout-petits, les cours à effectifs réduits, les projets éducatifs, les postes de "Rased" de lutte contre l'échec scolaire sont des "variables d'ajustement". Classes surchargées, réserve de remplaçants quasi-inexistante, bas salaires et réformes contestées comme celle de la formation des enseignants sont d'autres motifs de mécontentement.
Les élèves en difficulté sont laissés de coté. Seuls ceux dont les parents auront le temps ou les moyens pourront s’en sortir.
Luc Chatel, lui, reste serein. "Une grève fin septembre dans l'Education nationale, ce n'est pas révolutionnaire", a-t-il dit, soulignant la proximité des élections professionnelles (13 au 20 octobre). Le Ministre, qui "assume" les suppressions de postes, assure que "la vraie question aujourd'hui, c'est le sur-mesure" des enseignements et non "la quantité". Aucun de ses arguments n’a pourtant convaincu. La politique actuelle est il est vrai indéfendable.
"Le gouvernement a renoncé à la réussite de tous les jeunes", selon Bernadette Groison. L'école de la République "relève plus du tri sélectif que de l'ascenseur social", dénonce Christian Chevalier (SE-Unsa). "Le poids des inégalités sociales est toujours aussi fort pour expliquer les performances moyennes des élèves à l'âge de 15 ans en France", a aussi constaté l'OCDE dans un rapport récent.
Comme le dit l’adage populaire mieux vaut être riche et en bonne santé que…
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