L’état-major de la marine va quitter en 2014 l’hôtel particulier du XVIIIe siècle qu’il occupe depuis deux siècles, place de la Concorde.
Un vif débat avait éclaté, il y a quelques mois lorsque l'Etat avait failli céder l'Hôtel de la Marine à l'homme d'affaires Alexandre Allard, via un bail de très longue durée. L'entrepreneur voulait créer un centre artistique de prestige avec des suites de luxe pour mécènes et collectionneurs.
Pour apaiser la polémique, le chef de l'Etat avait décidé début 2011 de créer une commission chargée de réfléchir à l'avenir du lieu et en avait confié la présidence à Valéry Giscard d'Estaing.
Ce dernier a recommandé lundi à Nicolas Sarkozy de garder ce bâtiment historique de 24.000 m dans le giron de l'Etat. L'ancien Garde-meuble de Louis XV, est "emblématique du patrimoine national", a-t-il souligné, lors d'une conférence de presse organisée dans ces lieux prestigieux.
Dans son rapport final remis au chef de l'Etat, il suggère de faire du Louvre le "partenaire privilégié de l'Etat" pour redonner au public une partie des espaces de ce monument historique. L’équilibre financier du transfert d’une partie du ministère de la Défense et des états-majors vers Balard reste cependant indécis. Reste désormais à savoir ce que le Louvre paiera à la Défense, alors que l’on connaît les contraintes budgétaires de son ministère de tutelle, celui de la Culture
Les travaux d'aménagement devraient coûter 70 à 80 millions d'euros, a indiqué Valéry Giscard d'Estaing. Les recettes de visite, la location des boutiques et des bureaux devraient équilibrer les dépenses de fonctionnement et d'entretien, a-t-il rajouté.
Le rapport précise la façon dont les espaces pourront être utilisés.
Côté place de la Concorde, le long de la colonnade, le Louvre sera chargé de créer une "Galerie du Trésor français" notamment dans la pièce qui a abrité les "joyaux de la Couronne". Elle présentera "les fleurons des collections illustrant la civilisation et le goût français".
Les objets et œuvres viendront du Louvre mais aussi du Mobilier national, des Arts décoratifs, de la Manufacture de Sèvres, de l'Imprimerie nationale ou de la Bibliothèque nationale de France.
Des expositions temporaires seront organisées au deuxième étage.
Le public devra pouvoir accéder au balcon de la colonnade du premier étage donnant sur la place de la Concorde.
Les promeneurs auront également accès au rez-de-chaussée et à ses cours principales, qui seront bordées d'espaces de vente ou d'exposition autour de "l'art de vivre" français : métiers d'art, gastronomie, formations à l'artisanat d'art...
La Commission recommande également de permettre à la Cour des Comptes de s'installer sur 2.000 m de surfaces de bureaux donnant sur la rue Saint-Florentin.
Les vastes espaces restants pourraient être loués comme bureaux.
Le projet est critiqué. Le chef d'état-major des armées, l'amiral Guillaud, avait plaidé avec conviction pour que ce bâtiment conserve un lien avec la Marine. Il ne restera de lien que le nom. Financièrement beaucoup doutent de la rentabilité d’une telle réforme. L’État major de la marine devrait s’installer à Balard ou un nouveau bâtiment sera construit. Décisions à suivre.
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