Les sympathisants de gauche étaient appelés aux urnes pour la deuxième semaine consécutives. Ils étaient hier plus nombreux qu'au premier tour.
A la mi-journée, le premier secrétaire du PS par intérim, Harlem Désir, avait annoncé un nombre de votants correspondant à une hausse de plus de 7 % par rapport au dimanche précédent. Hier soir, vers 22h45, sur plus de 2 millions de bulletins exprimés.
Vers 22h45, des résultats partiels donnaient 56,37 % des voix au député de la Corrèze. Ce sera donc François Hollande qui affrontera Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle en 2012.
« Cette victoire me confère la force et la légitimité pour préparer le rendez-vous de la présidentielle, a déclaré François Hollande. J'ai reçu le mandat impérieux de faire gagner la gauche. J'ai besoin de l'unité, du rassemblement. » Sans aucun doute, le député de la Corrèze a bénéficié du soutien des quatre candidats éliminés à l'issue du premier tour.
Au-delà de ces soutiens le jour du vote, la gauche a réaffirmé son unité. Les socialistes ont appelé tour au rassemblement.
«Après le débat vient le temps du rassemblement, il n’y a que des gagnants dans cette affaire-là», a assuré Manuel Valls. L’ancien candidat à la primaire socialiste, rallié à François Hollande, a salué lundi sur Europe 1 «l’unité» du parti, réalisée selon lui dès dimanche soir, «contrairement à ce qui s’est passé en 2006» après l’investiture de Ségolène Royal. «Le rassemblement, l’unité, l’élégance – ce sont les mots qui me viennent – se sont faits dès hier soir, c’était important pour les Français qui sont inquiets pour l’avenir», s’est réjoui le député-maire d’Evry. Manuel Valls a relevé qu’ils «ont déjà un prénom commun, ils auront peut-être un destin identique».
Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui soutenait Martine Aubry, a assuré lundi sur France Inter que «l’heure n’est pas aux règlements de compte». «J’ai été un peu triste bien sûr (de la défaite de Martine Aubry) mais je suis tout à fait maintenant dans la dynamique pour que tous ensemble, on gagne», a déclaré le maire de Paris.
Martine Aubry, elle-même, a félicité le vainqueur. « Je voudrais saluer chaleureusement la victoire de François Hollande », avait auparavant déclaré Martine Aubry. « Ce soir, c'est le rassemblement autour de notre candidat », avait-elle poursuivi, avant d'affirmer : « Je mettrai toute mon énergie et toute ma force et avec moi celle de tous les socialistes pour qu'il soit dans sept mois le nouveau président de la République », a lancé la maire de Lille, pour qui « désormais » François Hollande « incarne l'espoir des socialistes et de la gauche ».
Cette soirée conclue plusieurs semaines de campagnes, de débats, de discussion. Le bilan est très positif et les pronostiques des plus optimistes sont dépassés. Hier, l'ambiance était survoltée au siège du Parti socialiste, rue de Solferino, à Paris, où près de 500 militants et sympathisants de gauche s'étaient rassemblés dans la cour, scandant « Tous ensemble socialistes ! » Beaucoup de personnes brandissaient des roses rouges et des drapeaux aux couleurs du PS.
La mobilisation des sympathisants de gauche est inédite et traduit le besoin de changement.
«Le PS a enfin ce qu’il attendait depuis longtemps, peut-être depuis une dizaine d’années, depuis le retrait de Lionel Jospin: un leader incontesté qui peut l’emmener à la présidentielle», a estimé lundi Pierre Moscovici, coordonnateur de campagne de Hollande, sur France 2.
Outre France Hollande, c'est globalement le PS qui sort vainqueur de ce scrutin inédit.
Et François Hollande de conclure. "C'est le rêve français que je veux réenchanter"
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