Charge de travail accrue, manque d’écoute de la hiérarchie, absence de formation : la réforme de l’administration territoriale de l’État (RéATE) est très mal perçue par les agents sur le terrain, selon une enquête de l’Unsa Éducation que s’est procurée Acteurs publics.
Les conditions de travail des agents des services déconcentrés de l’État se sont dégradées depuis la mise en place de la réforme territoriale de l’État, la fameuse RéATE, en janvier 2010. C’est le principal enseignement d’une enquête menée par l’Unsa Éducation auprès de 270 agents des directions départementales de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) et des directions régionales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS), deux directions créées dans le cadre de la réforme territoriale.
L’étude de l’Unsa révèle le mal-être des personnels : 65 % des agents interrogés considèrent que leur charge de travail a augmenté à effectifs constants. Autres chiffres marquants : 82 % des agents disent ne pas avoir reçu de formation adaptée alors que leurs missions ont largement évolué ces dix-huit derniers mois, 68 % déclarent n’avoir pas pu choisir leur actuel poste de travail et 63 % jugent leur rémunération insatisfaisante.
La majorité des agents (57 %) regrette de ne pas être suffisamment informée sur l’évolution des fusions de services et 54 % constatent une hiérarchie “pas du tout” ou “pas assez” à l’écoute. Conclusion : 53 % des agents interrogés envisagent de changer d’emploi du fait de leurs nouvelles conditions de travail.
Pour l’Unsa, la dégradation des conditions de travail des agents s’explique par la réduction des effectifs, à l’image de la centaine de postes d’inspecteurs de la jeunesse et des sports supprimée depuis 2006, soit un effectif actuel de 350 inspecteurs. “Ce n’est pas un fonctionnaire sur deux partant en retraite, mais tous les inspecteurs partant, quel que soit le motif, qui n’ont pas été remplacés”, pointe le syndicat. L’Unsa affirme qu’une trentaine de services déconcentrés sont aujourd’hui privés d’inspecteurs jeunesse et sports. Le nombre de conseillers d’éducation populaire et de jeunesse aurait, par ailleurs, été réduit de 650 à 550 en dix ans, selon la centrale.
“La réduction des effectifs aura été la seule obsession du gouvernement”, réagit Patrick Gonthier, le secrétaire général de l’Unsa Éducation, qui fustige un manque de négociation et un management des services “autoritaire”. La publication de l’enquête de l’Unsa intervient en pleine campagne pour les élections professionnelles du 20 octobre.
Source : Acteurs publics
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