Voici plusieurs réactions dans la classe politique après les propos de François Baroin qui, mardi en séance à l'Assemblée, a accusé les socialistes d'avoir pris le pouvoir "par effraction" en 1997 :
- Martine Billard, députée et coprésidente du Parti de gauche: "Le ministre François Baroin a franchi le Rubicon en accusant les précédentes majorités de gauche d'être arrivées au pouvoir par +effraction+, provoquant un incident sans précédent lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. La droite se sent tellement propriétaire de la France que pour elle toute alternance démocratique du pouvoir est un vol des droits inaliénables de l'oligarchie. Il est vraiment temps qu'ils dégagent!" (Communiqué)
- Jean-Michel Baylet, président du PRG, "dénonce avec vigueur les propos du ministre de l'Economie à l'égard de la gauche (...). La fébrilité de la majorité à l'approche des échéances électorales de 2012 n'excuse pas ce type de propos contraires à nos valeurs républicaines et démocratiques! La +gauche plurielle+ est arrivée au pouvoir en 1997 démocratiquement après la dissolution décidée par le chef de l'Etat". (Communiqué)
- Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne (non inscrit): "Compte tenu de ce qu'avait dit M. Baroin, c'était normal que le groupe socialiste réponde, point. Et pourtant, je ne suis pas suspect d'être à gauche... Dans cette affaire, il y a eu un dérapage de M. Baroin et une fermeture du président de l'Assemblée: s'il avait laissé la parole à M. Ayrault (président du groupe PS), les choses se seraient arrangées naturellement." (Déclarations dans les couloirs de l'Assemblée)
- Christian Jacob, député UMP de Seine-et-Marne: "Au moment des élections législatives de 1997, des annonces avaient été faites, des engagements avaient été pris par la gauche, ils n'ont pas été tenus, c'est dans ce sens-là qu'il a voulu le dire, ne cherchons pas à sur-interpréter. (...) C'est la vie de l'Assemblée où de temps en temps on s'échauffe un peu, il n'y a pas besoin de dramatiser là-dessus. (...) Rappelons aussi le torrent d'insultes que déversent régulièrement tous les élus de gauche sur le président de la République, c'est bien autre chose." (déclarations dans les couloirs de l'Assemblée)
- Henri Emmanuelli, député PS des Landes: "Je pense qu'ils sont très mal, il faudrait qu'ils se calment un peu. (...) Il faudrait aussi que le président de l'Assemblée nationale fasse un peu preuve d'autorité. Dès que sa majorité déborde, il est complètement démuni. (...) Ce sont les voleurs qui rentrent par effraction, ce ne sont pas des citoyens honnêtes." (Déclarations dans les couloirs de l'Assemblée)
- Aurélie Filippetti, députée PS de Moselle: "C'est une injure très grave vis-à-vis du suffrage universel, le suffrage universel ce n'est pas une effraction, c'est la démocratie (...) et donc dire que c'est une effraction, dire que c'était comme un délit d'être élu démocratiquement à l'Assemblée nationale. (...) Je pense que les mots de François Baroin ont largement dépassé sa pensée et il faudrait qu'il le dise. (...) Il nous a dit qu'il pensait qu'on manquait d'humour, mais il ne s'agit pas d'humour-là." (Déclarations dans les couloirs de l'Assemblée)
Source : Afp
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