Récemment, Guy Chambefort et les élus ont reçu une invitation à participer à participer à une conférence départementale de la laïcité et des libertés religieuses". Guy Chambefort s'est étonné de la forme que prenait cette conférence et a décidé de boycotter celle-ci. Une lettre ouverte de Jean Glavany reprend les arguments de nombreux élus républicains.
Lettre ouverte à Monsieur GUEANT, Ministre de l'Intérieur
Paris, le 2 novembre 2011 Monsieur le Ministre, Vous venez, coup sur coup de publier un "code de la laïcité et de la liberté religieuse" et de demander aux Préfets de créer et réunir dans chaque département une "Conférence départementale de la laïcité et des libertés religieuses". Sur la forme, publier un code - qui n'en est d'ailleurs pas un mais plutôt un recueil... je vous rappelle que seul le Parlement peut se livrer à un exercice de codification - ou bien convoquer des conférences départementales sur ces sujets, aurait pu réunir un consensus républicain. C'est sur le fond que vos initiatives posent un grave problème. Le fond révèlé par ce titre qui commence bien, la "laïcité" et finit mal, très mal, avec cette "liberté religieuse". Comme je vous l'ai dit il y a quelques mois dans l'hémicycle lors du débat parlementaire sur l'interdiction du voile intégral dans les lieux publics, ce concept de "liberté religieuse" n'existe pas dans le droit français. Il a toujours été rejeté par les républicains qui lui ont préféré, notamment dans la loi de 1905, celui de "liberté de conscience" qui est plus universel parce qu'il reconnaît la liberté de croire - ce que vous appelez la liberté religieuse - et la liberté de ne pas croire, d'être athée ou agnostique ce qui concerne la majorité de nos concitoyens d'après de récentes enquêtes. Les républicains, dans notre droit, ont conjugué "la liberté de conscience", sans doute la plus belle de nos libertés individuelles, et le "libre exercice des cultes" dans le respect de l'ordre public. Nulle part, dans notre droit, nulle part, ce concept de "liberté religieuse" n'a eu droit de cité. Pour être précis et au risque de vous déplaire, il y a eu, dans notre histoire, deux tentatives de reconnaissance de cette liberté religieuse : d'abord par le Maréchal Pétain et le gouvernement de Vichy, ensuite par des sectes contemporaines et, en particulier, l'église de scientologie. Pourquoi donc relayer aujourd'hui ces tentatives et leur donner quelque aval que ce soit ? C'est pourquoi je vous demande solennellement de rebaptiser ce code et ces conférences départementales du nom de "la laïcité et la liberté de conscience". Dans la négative, nous serions nombreux à demander leur boycott. Croyez, Monsieur le Ministre, à l'assurance de mes salutations les meilleures Jean GLAVANY
je suis en accord sur tout, sauf que, demander, au terme d'une critique très bien argumentée des conférences départementales et du "code de la laïcité",de les rebaptiser "du nom de la laïcité et de la liberté de conscience ", est contradictoire puisque que, comme cela est bien montré, ce ne sont là que des manières de contourner, voire de bafouer, la laïcité et la loi qui l'institue au profit de la "tolérance" (celle de Locke qui "tolère" -ce qui en contredit la liberté qui est autonomie et non autorisation- toutes les croyances, sauf celle des athées, dont "ni la parole ni le serment ne peuvent former quelquechose de stable"), autre nom de la "laïcité positive", en vigueur dans tous les pays "libéraux" où "liberté" est désormais confondue avec la "libre concurrence"
Rédigé par : anne-marie Doly | 10 novembre 2011 à 17:16