Le ministère de la Défense a exprimé jeudi ses réserves sur un recours accru aux sociétés militaires privées, comme le préconise sous conditions un rapport parlementaire, soulignant que les tâches militaires devaient rester en France du "ressort exclusif de l'Etat".
Un rapport sur les sociétés militaires privées (SMP) a été remis mardi à la commission de Défense de l'Assemblée par ses auteurs, les députés UMP Christian Ménard (Finistère) et PS Claude Viollet (Charente). Ceux-ci constatent que les SMP, essentiellement anglo-saxonnes, sont sur le "point de devenir un acteur incontournable de la sécurité internationale".
Ils exhortent ainsi la France à combler son retard, sur un modèle "propre", "en y soutenant les valeurs qui sont les nôtres", c'est-à-dire en gardant hors du champ des activités celles, controversées, de type "actions de combat". En ce sens, les auteurs préconisent de substituer au terme de SMP celui "d'entreprises de services de sécurité et de défense" (ESSD).
Interrogé lors du point de presse hebdomadaire, le porte-parole du ministère de la Défense Gérard Gachet a refusé de commenter le rapport, "qui ne sera rendu public qu'en mars".
"Ceci étant, il est vrai que le sujet méritait des analyses approfondies", a-t-il ajouté, avant de "rappeler la position du ministère". "Il ne peut y avoir en France de société militaire privée, et j'emploie le mot militaire à dessein", puisque cela est "du ressort exclusif de l'Etat", a-t-il dit.
M. Gachet s'est en revanche montré moins fermé sur le volet international, en particulier dans le cas de la piraterie maritime.
Selon le rapport parlementaire, qui émet des doutes sur le "caractère soutenable du déploiement" actuel des équipes de protection embarquées (EPE), la lutte contre cette piraterie pourrait jouer un rôle pionnier.
"Il existe clairement un secteur d'activité économique lié à la sécurité hors du territoire national dont certaines entreprises françaises pourraient bénéficier, avec une expertise qui ne fait aucun doute", a souligné Gérard Gachet. Plus spécifiquement, "il est exact que la question de la protection des navires commerciaux dans les zones de piraterie (...) se pose", a-t-il ajouté.
Pour autant, "le développement de l'industrie de la sécurité privée dans des crises récentes ont donné lieu à certains excès qui doivent nous inciter à rester très prudents", a-t-il insisté.
Source : Afp
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