Le dossier n'est pas neuf. En 2008, après de longs débats, les Etats dont la France et les institutions européennes étaient tombés d'accord sur une libéralisation progressive du droit de plantation des vignobles. Le règlement adopté prévoyait la suppression, à partir de 2015 avec le terme en 2018, des restrictions de plantation. Aujourd'hui, pour planter de nouveaux pieds de vignes, des autorisations sont requises. D'ici 2018, elles n’existeront plus.
La France bataille depuis plusieurs mois pour remettre en cause cette suppression voulue par la commission européenne.
Selon les élus, la libéralisation des droits de plantation pourrait entraîner des délocalisations des vignobles et des "répercussions dramatiques sur l'activité vitivinicole de certains territoires".
En 2010, la France avait déjà remis à la Commission européenne un rapport de mission qui pointait du doigt les menaces de cette libéralisation. Dans cette lutte d'influence, Paris n'est pas seule. D'autres grands pays producteurs de vin se sont ralliés à son point de vue, en particulier l'Espagne.
En juin 2011, le Parlement a voté une résolution en faveur du maintien des droits. Aujourd'hui, treize Etats dont les principaux producteurs de vins (Espagne, Italie, Grèce ou encore Portugal) sont, comme la France, vent debout contre le projet de la Commission. Tous réclament que la législation soit modifiée dans le cadre de la réforme de la politique agricole commune (PAC), actuellement débattue et censée entrer en application le 1er janvier 2014. La Finlande s'est, elle aussi, ralliée à ce groupe de pays. Avec ce nouveau ralliement, il ne manque plus que 33 voix (222 sur 255) pour obtenir la majorité qualifiée et forcer la Commission à revoir sa copie.
Parmi les Etats qui ne sont pas encore prononcés, Malte dispose de 4 voix, le Royaume-Uni 29, la Suède 10, la Pologne 27, la Lituanie 7, la Lettonie 4, la Belgique 12, l'Irlande et le Danemark 7, les Pays-Bas 13.
De son côté, le Parlement européen a débattu de la question mardi 20 mars, en commission Agriculture.
Les députés français, de gauche comme de droite, se sont, eux, de nouveau opposés à la libéralisation des plantations de vignes, pourtant acceptée par la France en 2008. Ils viennent d'enregistrer au sein de la commission affaires économiques une "proposition de résolution européenne" pour revoir cette règle et maintenir ces contraintes.
Le commissaire à l'Agriculture, Dacian Ciolos, a annoncé, jeudi 19 janvier à Berlin, la mise sur pied d'un groupe de réflexion sur l'avenir du secteur viticole européen.
L'objectif est de remettre autour de la table tous les acteurs du secteur pour faire avancer ce dossier après des mois de manœuvres diplomatiques.
Les premières réunions devraient être organisées au printemps et un rapport devrait être rendu à l'automne", a ajouté le porte-parole.
Source : Euractiv
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