Les syndicalistes de l'usine ArcelorMittal à Florange en Moselle, ont entamé le 28 mars dernier une marche «pacifiste» de 350 km depuis leur site de travail jusqu'à Paris.
Voilà près de huit mois que les aciéristes de Florange (Moselle) se battent pour le redémarrage de leurs hauts-fourneaux, conditionnant l’emploi de 550 des 2.750 salariés du site. La maison mère ArcelorMittal a cessé l’exploitation de ces deux hauts-fourneaux en juillet pour l’un puis en septembre pour l’autre, promettant un redémarrage dès que la conjoncture économique le permettrait. Chose que les marcheurs ont eu du mal à croire après plus d’un semestre d’inactivité. Du côté des finances, 17 millions d’investissement sont avancés. «Une queue de cerise» aux dires des syndicalistes, selon lesquels il en faudrait 250 millions pour soutenir le site…
Venus manifester en autocar devant le QG de campagne de Nicolas Sarkozy à Paris, le 15 mars dernier, ils avaient été chassés par les forces de l’ordre à coup de gaz lacrymogènes.
Non découragés et même plus remobilisés que jamais par cet épisode et par les propos de Nicolas Sarkozy à leur endroit, accusant les syndicalistes de faire de la politique, ils sont repartis à pied, pacifiquement le 28 mars dernier, avec des T-shirts floqués «Mr. Sarkozy, nous ne sommes pas des casseurs» accompagnés de trois véhicules. Une «marche pour l’acier» qui a été accueillie par nombre de villes et village qui les ont hébergés pour certains, parfois interdits de logis pour d’autres (Verdun, Meaux), n’adhérant pas à leur message.
En définitive, ils ont, pendant dix jours, diffusé leur message d’inquiétude pour leur emploi mais ont aussi sensibilisé les personnes rencontrées au fil de leur périple sur les dangers pesant sur l’industrie française. Une marche purement symbolique aux yeux de l’économie mais une véritable «action» pour ces syndicalistes et travailleurs inactifs voulant perdre leur image de fauteurs de troubles.
La vingtaine de marcheurs clôturera son voyage sous la Tour Eiffel, en compagnie d’artistes et de sympathisants vendredi, comme un symbole sous ce géant fait d’acier lorrain, après 10 jours de marche.
Source : «20 Minutes»
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