Le gouvernement a lancé le chantier d’un "compte individuel de formation" offrant des "droits attachés à la personne et non au statut de salarié ou demandeur d’emploi, tout au long de la vie", a indiqué mardi le ministre délégué à la Formation professionnelle Thierry Repentin.
Annoncé par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault en clôture de la conférence sociale en juillet, ce projet de "compte individuel de formation" constituerait un "nouveau droit, une sorte de carte vitale, un droit opposable à la formation", a déclaré M. Repentin à l’AFP.
"Alors qu’aujourd’hui, les droits à la formation acquis en étant salarié donnent un crédit de 20 heures de formation par an, pendant maximum six ans" et que "si vous êtes licencié, vous repartez à zéro", ce compte se créditerait en continu, "comme des points retraite", a précisé le ministre délégué.
Ce "compte" pourrait aussi permettre une "formation initiale différée" pour les jeunes qui ont quitté le système scolaire sans qualification, une idée évoquée par François Hollande pendant la campagne présidentielle.
Le gouvernement a demandé au Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie (CNFPTLV) un rapport pour le premier trimestre 2013.
"C’est un grand projet qui nécessite une expertise, pour évaluer son coût et voir comment il ne rentre pas en concurrence avec le DIF (Droit individuel à la formation) et le CIF (Congé individuel de formation)", dont il constituerait un complément.
Le gouvernement soumettra par ailleurs "avant fin septembre" deux textes aux partenaires sociaux afin d’améliorer "l’accès des demandeurs d’emploi et des jeunes à la formation professionnelle", a-t-il dit également.
En décembre 2012, seuls 9,2% des chômeurs étaient en formation, selon la Dares.
Thierry Repentin a aussi dit vouloir "conforter un réel service public de l’orientation qui ne répond pas aujourd’hui à la demande des partenaires sociaux et des acteurs" et "resserrer les dispositifs pour que tout le monde s’y retrouve".
La formation professionnelle repose sur un système complexe, décrié par de nombreux rapports pour son inefficacité, malgré une réforme en 2009 et des moyens financiers considérables (plus de 30 milliards en 2009).
Source : Afp
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