La France a décidé vendredi 11 janvier 2013 de répondre à l’appel à l’aide lancé par le président du Mali, Dioncounda Traoré.
La partie sud encore non occupée est en effet menacée par une offensive les rebelles ayant annexé le nord du pays depuis le 22 mars 2012. L’intervention française, s’inscrit dans le cadre défini par les résolutions adoptées par le Conseil de sécurité des Nations Unies.
Le Mali a été agressé territorialement, politiquement, oralement par des groupes armés touaregs, MNLA, (Mouvement national de libération de l’Azawad) et Ansar Eddine, appuyés par le groupe terroriste AQMI.
Ces graves évènements ont été favorisés par l’indiscipline de l’armée régulière qui a usurpé le pouvoir le 22 mars 2012. Depuis cette date le nord du pays (Kindal, Gao, Tombouctou) échappe à l’autorité gouvernementale. Le pays est de fait divisé. Le MNLA a proclamé unilatéralement l’indépendance de l’Azawad le 6 avril 2012. La France a condamné le coup de force des militaires. Elle a manifesté la nécessité de rétablir la légalité nationale et internationale, la démocratie et la paix, en concertation avec ses partenaires africains, européens et internationaux.
Elle a à cet effet multiplié les initiatives diplomatiques afin que les Nations unies élaborent collectivement le cadre d’une solution combinant dialogue, diplomatie et solidarité militaire aux autorités de Bamako.
Les motivations de l’intervention militaire française ont été exprimées de la façon suivante par le Président de la République, vendredi 11 janvier 2013 Le Mali fait face à une agression d’éléments terroristes venant du nord (..) J’ai au nom de la France répondu à la demande d’aide du président du Mali, appuyé par les pays africains de l’Ouest. En conséquence les forces armées françaises ont apporté cet aprés‐midi leur soutien aux unités maliennes. Nous intervenons dans le cadre de la légalité internationale.
Le Président de la République avait le 25 septembre 2012, à la tribune de l’ONU exposé la position française de la façon suivante : La situation créée par l’occupation d’un territoire au Nord Mali par des groupes terroristes est insupportable, inadmissible, inacceptable, pas seulement pour le Mali qui est affecté par ce mal terroriste mais pour tous les pays de la région et au delà de la région par tous ceux qui peuvent être frappés un jour par le terrorisme. Les autorités du Mali viennent de nous saisir.
Alors il n’y a pas de temps à perdre.
A Bamako, à la suite de sanctions adoptées par les Nations Unies, les voisins du Mali, (la CEDAO), ont négocié un compromis, le 6 avril 2012, visant à rétablir l’ordre institutionnel.
Aux Nations unies la France a fait adopter les résolutions 2056 (5 juillet 2012) ; 2071 (12 octobre 2012) ; 2085 (20 décembre 2012). La résolution du 20 décembre 2012 repose sur l’architecture suivante :
1/Considérant que la situation qui règne au Mali constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales
2/Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies [= Action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’acte d’agression]
3/Engage instamment les autorités maliennes à finaliser comme le veut l’accord-cadre du 6 avril 2012 sous les auspices de la CEDAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest), une feuille de route pour la transition visant à rétablir pleinement l’ordre institutionnel
4/Exige des groupes rebelles maliens qu’ils rompent tout lien avec les organisations terroristes, AQMI et MUJAO (Mouvement unicité et Jihad islamique) 5/Demande aux autorités de transition maliennes de mettre en place rapidement un cadre de référence crédible pour les négociations avec les parties se trouvant dans le nord du pays qui ont rompu tout lien avec les organisations terroristes
6/Souligne que la consolidation et le redéploiement des Forces de défense et de sécurité maliennes dans tout le territoire du pays revêtent une importance vitale
7/Demande instamment aux Etats membres et aux organisations régionales et internationales de fournir aux Forces de défense et de sécurité maliennes un soutien coordonné
8/Décide d’autoriser le déploiement au Mali d’une Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA) (..) pour aider les autorités maliennes à reprendre les zones du nord de son pays
9/Demande aux Etats membres, y compris ceux de la région du Sahel, de fournir des contingents à la MISMA
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