"La loi va être infiniment difficile à appliquer et elle sera infiniment peu appliquée", a déclaré Manuel Roux, estimant qu'"on va encore une fois considérer que les policiers sont en échec". "Très clairement, ce n’est pas aux policiers d'aller faire du zèle", a-t-il déclaré, même devant "des cas qui sont outrageusement provocateurs, on ne va pas rien faire non plus".
Lorsque les policiers croiseront une femme voilée, "on va lui faire comprendre, on va faire de la pédagogie (...) on va essayer de la convaincre", a-t-il expliqué.
"La simple intervention de police par endroit suffit à semer du trouble"
Mais si la femme refuse "c'est là que les choses vont vraiment se compliquer. On n'a pas de pouvoir de contrainte, la circulaire de Guéant nous dit même qu'il ne faut surtout pas utiliser de la force, on doit essayer de convaincre", a-t-il ajouté.
Il rappelle que "la simple intervention de police par endroit suffit à semer du trouble. Je n'ose même pas imaginer quand on va s'intéresser à une femme voilée (...) dans un milieu sensible avec des hommes qui sont très fiers, et des policiers qui auront fait le premier pas et ne pourront pas reculer".
Mais la circulaire "ne dit quasi rien sur le pire des scénarios, qui est l'article final de la loi, celui qui prévoit des sanctions sur ceux qui forcent les femmes à se voiler", a-t-il déploré, estimant que "la vraie difficulté elle est quand même là", mais qu'il sera "quasiment impossible" d'établir ce délit.
Source : Nouvelobs.com avec AFP