Situé dans le sud de la Nièvre, le site de Lucenay-les-Aix n’en intéresse pas moins certaines communes de l’Allier, St-Ennemond et la Chapelle-aux-Chasses surtout. L’annonce d’un projet d’exploitation d’une mine de charbon a donc éveillé les passions dans les deux départements.
Entre ceux qui souhaitent une mise en service rapide de la mine et, éventuellement, d’une centrale thermique, espérant la création de nombreux emplois et ceux que les dangers écologiques ou la perte de valeur de leurs propriétés inquiètent et révoltent pas d’accord possible à l’évidence.
Une enquête publique (la seconde) vient de se clore et les points de vue s’affrontent.
Après le retrait de la personne ayant lancé l’idée de ce projet, deux sociétés se sont, à ce jour, mises sur les rangs pour obtenir la concession et exploiter ce gisement: la SEREN (Société d’Exploitation des Ressources Energétiques du Nivernais) et VALORCA.
Suspense !
Pour qui s’efforce d’aborder le sujet en toute objectivité, beaucoup de données demeurent incertaines quant à l’intérêt à long terme du filon: qualité du charbon et usages éventuels à définir, importance et durée de l’exploitation du site (coût de celle-ci), nombre réel d’emplois durables à en attendre. Que diront les experts ?
A l’opposé, et à l’heure où discours officiels et sensibilité de l’opinion se fixent sur les impératifs environnementaux et écologiques, les craintes, elles, sont bien réelles notamment sur le bouleversement de l’environnement rural et les émissions de gaz à effet de serre pour la maîtrise desquelles les technologies ne donnent encore, actuellement, aucune assurance.
Le bon sens conduirait donc à s’en tenir à une extrême prudence tant que les données scientifiques rigoureuses et incontestables ne viendront pas, d’une part rassurer les intéressés sur un tel projet et, d’autre part, en démontrer de façon pertinente les bénéfices économiques et sociaux.
Février 2007
Jean-Paul Desgranges, ancien député de la circonscription, ancien maire d’Yzeure.
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