Le ministre du Budget, Eric Woerth, a promis mardi, en présentant aux députés le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2009, qu'il n'y aurait "pas de prélèvement ni coupes supplémentaires dans les dépenses", malgré le contexte de crise.
- "Je sais que vous vous interrogez de façon légitime sur l'impact de la crise", a déclaré M. Woerth alors que la gauche et certains députés de droite jugent ce budget déjà "daté" et décalé".
"Des incertitudes pèsent sur nos hypothèses de recettes", a-t-il admis en demandant: "faut-il pour autant considérer que c'est un budget périmé?" "Non, clairement", a-t-il répondu en jugeant que "les objectifs de dépenses", fixés par le texte, "ne sont pas remis en cause par la conjoncture".
Selon lui, "ce n'est pas en plein cœur de la tourmente financière que nous devons arrêter de nouvelles hypothèses" et "il serait prématuré de bouger nos chiffres alors que les bourses font du yo-yo".
"Nous maintiendrons l'effort de dépense, c'est un effort structurel pour plus d'efficience, mais nous ne chercherons pas à compenser une dégradation de la conjoncture par plus de prélèvement ni par des coupes supplémentaires dans les dépenses", a-t-il promis.
"Dans ce contexte, notre action c'est de poursuivre le redressement de la Sécurité sociale sans pénaliser les ménages en limitant les prélèvements nouveaux sur les entreprises", a-t-il poursuivi.
"Notre stratégie, ce n'est pas la rigueur, ce n'est pas le rationnement. Notre stratégie, c'est la dépense utile, efficiente, la chasse aux gaspillages, la mise sous tension du système, la clarification des rôles et des responsabilités", a-t-il détaillé. - Répondant aux députés qui ont taxé, en commission, les parachutes dorés et les stock-options, M. Woerth a "jugé qu'il ne "fallait pas
charger la barque".
Sur les stock-options, "nous avons déjà fait le plein l'année dernière". En revanche, "le gouvernement est ouvert" pour ce qui concerne "le régime d'exonération des indemnités de rupture", a-t-il annoncé.
Quant à la prime de transport, supprimée en commission, "il est hors de question pour le gouvernement d'y renoncer", a redit M. Woerth.
"Malgré la crise, on doit maintenir le cap sur le retour à l'équilibre de la Sécurité sociale en 2012", a-t-il encore insisté. - Roselyne Bachelot (Santé) a proposé de respecter l'"objectif de retour à l'équilibre d'ici 2011". "Réduire le déficit c'est notre devoir, réduire le déficit ce n'est pas impossible", a-t- elle martelé.
Trois autres ministres, Xavier Bertrand (Travail), Valérie Létard (Solidarités), et Nadine Morano (Famille), ont détaillé aux députés les différentes mesures incluses dans le texte, en faveur notamment du cumul retraite-emploi, des handicapés et des modes de garde pour les familles.
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