"Le gouvernement redoutait que la base de l'hôpital ne se mobilise contre la réforme Bachelot, mais c'est du sommet que pourrait venir la menace. L'ensemble de la communauté médicale hospitalière est en colère contre les dispositions de la loi Hôpital, patients, santé, territoire qui bouleverse en profondeur la gouvernance hospitalière.
Des grands patrons de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) aux représentants de la communauté médicale des CHU, tous craignent la mainmise du pouvoir administratif et la soumission de la médecine aux seuls impératifs budgétaires. Les présidents des commissions médicales d'établissements (CME) menacent ainsi de démissionner si le projet de loi n'est pas substantiellement amendé lors de son examen au Sénat, à partir du 12 mai.
En 2004, les pouvoirs publics avaient déjà modifié la gouvernance hospitalière en regroupant les services en pôles et en impliquant les médecins dans la gestion médico-économique, avec la mise en place de la tarification à l'activité. Intitulée Hôpital 2007, la réforme avait créé, aux côtés du directeur d'établissement, un conseil exécutif où siègent à parité des médecins et des administratifs.
Répondant à l'injonction de Nicolas Sarkozy - "Il faut un patron à l'hôpital, et un seul" -, la réforme de Roselyne Bachelot va plus loin, en concentrant les pouvoirs dans les mains du directeur : celui-ci devient président d'un directoire dans lequel siégeront des médecins majoritairement nommés par lui. Le directeur arrêtera le projet médical de l'établissement (qui n'est plus que "préparé" par les médecins) et nommera seul les chefs de pôle.
Depuis l'élaboration de la réforme, cette architecture inquiète les médecins qui y voient la prise de contrôle de l'administration sur le médical. Ils comptaient toutefois sur le débat à l'Assemblée nationale pour l'amender. Las, le gouvernement a refusé toute modification de son dispositif."...
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