Les députés UMP ont voulu faire mardi une démonstration de force en étant massivement présents dans l'hémicycle face à une gauche dégarnie, la "leçon" tournant à un nouvel incident entre le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer (UMP) et celui du groupe socialiste Jean-Marc Ayrault (PS).
"Vous vous êtes payés pour pas cher une belle quinzaine d'antiparlementarisme. J'en ai honte pour votre groupe", a lancé le président du groupe UMP Jean-François Copé aux socialistes, en référence au rejet surprise le 9 avril du projet de loi internet en raison de l'absence de députés UMP.
"A la minute où nous avons constaté, par cet incident de séance, que le texte était rejeté, nous avons pris l'initiative de demander sa réinscription. Ce texte va être adopté. Nous avons une majorité rassemblée car nous ne nous laisserons pas prendre une deuxième fois", a déclaré M. Copé.
Et "puisque vous avez voulu nous donner une belle leçon d'absentéisme, je voudrais que nous adoptions l'ordre du jour (de l'Assemblée) par scrutin public pour voir si vous êtes si nombreux que cela cet après-midi", a-t-il ironisé face à des bancs PS clairsemés.
En l'attente du scrutin quelques minutes plus tard, des députés de gauche sont précipitamment arrivés dans l'hémicycle sous les applaudissements moqueurs et les railleries des députés UMP.
"Le rideau, le rideau!" scandaient les uns dans une allusion à l'arrivée impromptue de députés PS, cachés derrière les rideaux et qui avaient fait basculer le scrutin le 9 avril. "Et où ils sont les socialos?", lançaient d'autres.
Après le vote écrasant (279 contre 46), M. Ayrault a quitté son banc sous les huées des députés UMP avant d'apostropher M. Accoyer au pied de la tribune.
"Il s'est fait insulter par Copé. Il exigeait de répondre, ce que M. Accoyer ne lui a pas permis", a expliqué dans les couloirs un collaborateur du groupe socialiste.
A la reprise des débats, l'ambiance était toujours électrique. "Vous avez tourné le vote (du 9 avril) en dérision", a protesté M. Ayrault en accusant M. Copé de "discréditer le Parlement".
d'après l' AFP
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