L'Assemblée nationale a examiné jeudi une proposition de loi de la secrétaire nationale du PCF Marie-George Buffet visant à prendre des mesures urgentes en faveur de l'emploi, les salaires et la justice sociale.
Rejeté en commission des lois, le texte devrait également l'être par la majorité, lors d'un vote solennel mardi 2 juin.
Le texte prévoit l'interdiction des licenciements dans les entreprises "où rien ne le justifie". "C'est le seul moyen dont nous disposons pour stopper net la casse industrielle. Interdire les licenciements ce serait la démonstration faite aux financiers que la fête est finie", a argué Mme Buffet.
Son texte propose encore que les salariés disposent d'un droit d'opposition aux projets de suppressions d'emplois de leur employeur.
Il prévoit par ailleurs l'augmentation immédiate du Smic à 1.600 euros bruts mensuels. "Et pour tirer l'ensemble de la grille des salaires vers le haut, nous proposons la suppression des allègements de cotisations sociales patronales en l'absence d'accord salariaux dans une entreprise".
Le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez a salué "le vrai travail" fait par les communistes sur la question de l'emploi. Mais "nous ne sommes pas d'accord", a-t-il ajouté en réfutant chacune des propositions communistes.
"Je reconnais que le groupe communiste et révolutionnaire a fait un vrai travail de fond" a déclaré le ministre se trompant sur la dénomination du groupe GDR - démocrate et républicain -.
"Vous ne reniez pas votre caractère révolutionnaire?", a-t-il lancé après avoir déclenché l'hilarité générale.
En désacord sur le fond , notamment sur l'interdiction des licenciements économiques, le groupe Nouveau Centre n'en a pas moins apporté, par la voix de François Rochebloine, son soutien sur les conditions d'examen de la proposition de loi communiste, plusieurs articles ayant été supprimés avant leur examen en commission .
"La répétition de cette pratique nous interdit de débattre de nos propres propositions et confère au gouvernement une suprématie pour légiférer, en contradiction totale avec l'esprit de la révision constitutionnelle", a-t-il dit.
Ces articles ont été rejetés en vertu de l'article 40 de la Constitution qui interdit aux parlementaires d'accroître la dette publique.
Pour le PS, Christian Eckert a estimé que "cette proposition de loi allait dans le bon sens et que le groupe socialiste la voterait".
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