La première secrétaire du PS, Martine Aubry, a annoncé mardi un prochain recours devant le Conseil constitutionnel contre le projet de redécoupage électoral, dont l'examen a commencé dans l'après-midi à l'Assemblée et qu'elle qualifie de "tripatouillage".
"On va faire un recours au Conseil constitutionnel puisque la base de cette réforme aurait dû être l'évolution démographique", a-t-elle déclaré lors du point-presse hebdomadaire du groupe PS à l'Assemblée. "On va faire un recours en nous appuyant sur l'ensemble des éléments qui nous montrent que les principes d'égalité n'ont pas été respectés".
"Le gouvernement tripatouille les modes de scrutin ou les circonscriptions", a ajouté Mme Aubry. "On crée 33 circonscriptions, il y en a 24 qui sont favorables à la droite. On supprime 33 circonscriptions, il y en a 23 de gauche qui sont supprimées".
De son côté, Alain Marleix (Collectivités locales) parle de 18 circonscriptions de gauche supprimées, et 15 de droite.
"Une voix de gauche n'aura pas le même poids qu'une voix de droite puisqu'il faudra pour la gauche avoir plus de 51,3% des suffrages pour être majoritaire à l'Assemblée nationale", a poursuivi Mme Aubry. "Dans la plupart des cas, on a pris les circonscriptions qui sont entre 47 et 53%, qui en général basculent quand le Parlement passe à gauche ou passe à droite. On a fait en sorte de les maintenir à droite en enlevant un petit canton de gauche, en mettant un petit canton de droite".
Dans le Tarn, "on a fait un bantoustan de gauche pour avoir de façon certaine deux circonscriptions de droite", a cité le secrétaire aux élections du PS, Christophe Borgel.
Mme Aubry a écarté l'argument selon lequel la réforme épargne les ténors socialistes comme François Hollande: "Il y a des circonscriptions de gauche dans notre pays. On n'y pas touché, on les a confortées. Il vaut mieux élire un député de gauche avec 65% qu'avec 55%. Ce sont autant de voix qui n'iront pas dans une autre circonscription" dans la logique, selon elle, du gouvernement.
source: afp
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