Le président du groupe PS à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, a considéré mardi que l'abandon du débat sur l'identité nationale était un "préalable" à l'adoption par son groupe du projet de résolution contre le port du voile intégral en France.
"Si un projet de résolution est soumis au vote de l'Assemblée nationale, nous souhaitons pouvoir voter un texte exempt de toutes opérations politiciennes. Nous demandons l'arrêt du débat sur l'identité nationale un peu comme préalable", a-t-il déclaré lors de son point presse hebdomadaire, juste après la présentation des conclusions de la mission parlementaire multipartis sur le port du voile intégral.
Le député-maire de Nantes s'est prononcé pour l'interdiction du niqab et de la burqa par voie réglementaire (décret, circulaire d'application) "dans les services publics, les administrations, les transports, les hôpitaux".
Au sein de la mission, les députés PS ont déjà refusé de prendre part au vote sur l'approbation du rapport.
- "Les conditions du débat étaient viciées : on a commencé sur le voile intégral, après on a eu le débat sur l'identité nationale, après les minarets", a expliqué une élue PS membre de la mission, George Pau-Langevin.
- "Le projet de résolution ne nous semble pas satisfaisant. Je m'attendais à un texte qui réaffirme les principes de laïcité, qui soit un appel à la concorde", a-t-elle ajouté. "Au lieu de cela j'ai vu une sorte d'arrêt condamnant la burqa et le voile intégral".
- "Nous ne sommes pas convaincus par une loi", a poursuivi Mme Pau-Langevin, ajoutant que le gouvernement "peut prendre des réglementations sans qu'on ait besoin de faire une loi générale" qui "porterait une atteinte disproportionnée aux libertés de tous pour pouvoir combattre le comportement de quelques femmes".
Source : afp
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