Le Président de la République a reçu vendredi, pour la huitième fois, les représentants des banques françaises.
Malgré les aides accordées aux banques, les crédits distribués aux entreprises ne cessent de reculer (‐2,1% en janvier sur un an). Les crédits de trésorerie s’effondrent totalement (‐15,3% en janvier sur un an), avec de graves conséquences sur l’activité économique et l’emploi.
Manifestement, faute d'avoir exigé des contreparties au plan de sauvetage des banques, les convocations du Président de la République restent sans effet. Il ne faut pourtant pas oublier que les profits réalisés par les grandes banques françaises n’auraient pu l’être sans les aides accordées par l’Etat. L'Etat a raté l'occasion d'entrer dans le capital de certaines banques qu'il a recapitalisées. Il aurait pu ainsi relancer et réorienter la politique du crédit et modifier la politique de rémunération des dirigeants et des traders.
Le Parti socialiste appelle le gouvernement à prendre enfin ses responsabilités et à proposer des mesures instaurant une véritable régulation financière. Il est urgent de remettre la finance au service du financement de l’activité économique.
Le Parti socialiste propose depuis plusieurs mois des mesures de régulation financière et notamment la séparation des activités de dépôt et d’investissement et la transparence des produits financiers. Il continue également d'estimer nécessaire une meilleure régulation des rémunérations des dirigeants et des traders, une limitation des bonus et la participation des revenus financiers au financement de la solidarité.
Au-delà de ces mesures structurelles, le Parti socialiste souhaite, comme il l’avait proposé lors du débat budgétaire à l’Assemblée nationale, une taxation exceptionnelle de 10 % sur les profits des banques (1,1 milliards d’euros), dont la moitié serait affectée au financement supplémentaire des PME par OSEO et l’autre moitié au financement d’une Allocation Solidarité Crise (ASC) pour le chômeurs en fin de droit.
En effet, l'affectation par le gouvernement de la taxe sur les bonus des banques à OSEO ne s'est traduite par aucun moyen supplémentaire pour les PME, puisque l'Etat a réduit du même montant sa contribution à OSEO. Et rien n’est prévu pour prendre en charge les 600 000 chômeurs en fin de droit qui vont se retrouver sans ressource en 2010.
Communiqué du parti socialiste
- Invitée vendredi matin à l'Elysée pour une réunion de travail consacrée au financement de l'économie, les banques se sont engagées à porter les crédits aux petites et très petites entreprises (PME et TPE) à 96 milliards d'euros en 2010, a déclaré le directeur général de BNP Paribas, Baudouin Prot, qui est aussi président de la Fédération bancaire française.
Il a précisé que cela représentait une augmentation de 3 % par rapport à 2009. Cette enveloppe inclut 58 milliards d'euros de crédits à court terme et 38 milliards d'euros de crédits à moyen et long terme, déjà annoncés.
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