Les régimes de retraite sont confrontés à plusieurs causes de déficits importants.
Pour "lisser" l'arrivée à la retraite de classes nombreuses, le gouvernement Jospin a créé un fonds de réserve que la droite a "omis" d'abonder lors des cessions d'actifs.
Quant aux conséquences de l'allongement de l'espérance de vie, elles sont absorbées par la répartition des fruits de la croissance.
Mais pour répondre au ralentissement économique prolongé qui tarit les ressources, il faut une politique différente afin de placer les efforts sur ceux qui peuvent les supporter et soutenir la consommation.
L'expérience a montré, entre 1997 et 2002, qu'une autre politique peut réduire les déficits.
Des mesures justes et efficaces sont nécessaires.
La mise à contribution de tous les revenus, y compris par prélèvement sur les bonus et les stock-options, sur l'intéressement et la participation, sur les revenus du capital actuellement exonérés, rapportera environ 25 milliards d'euros en 2025 soit plus de la moitié du besoin identifié par le COR.
En sortie de crise, annoncée pour 2012, l'augmentation progressive des cotisations salariales et patronales permettra de poursuivre sans pénaliser l'économie puisque le soutien des régimes par répartition vient directement alimenter la consommation.
Au lieu de cela, la droite s'accroche à sa position dogmatique de remise en cause de la "retraite à 60 ans", comme si elle voulait se faire pardonner par le MEDEF et les marchés financiers de n'avoir pas formellement supprimé les "35 heures", ni l'ISF.
Alors qu'environ 62% des seniors en situation d'occuper un emploi n'en ont pas, le recul de l'âge légal de départ en retraite aurait pour effet de baisser le montant des pensions versées et d'obliger à multiplier les dispositifs d'attente, coûteux pour la collectivité et précaires pour les bénéficiaires.
Comme ceux-ci ont également l'espérance de vie la plus courte on mesure l'injustice que cela représente, et le caractère indécent du penchant de la droite pour la retraite individuelle par capitalisation.
Une réforme acceptable devra donc aussi répondre à trois préoccupations : l'emploi des seniors par une action particulièrement volontariste, la prise en compte effective des critères de pénibilité, et la mise à niveau des petites retraites dont les titulaires ne bouclent pas leurs fins de mois.
Le programme du Conseil national de la Résistance ne prévoyait-il pas "une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours " ?
Publication de Jean Mallot, député de l’Allier
Commentaires