Dans le cadre de la réforme des retraites, le gouvernement impose sa conception de la pénibilité…
Elle sera individualisée et médicalisée !!!
L'inverse des propositions des syndicats.
Le ministre du Travail, Eric Woerth, a confirmé la volonté du gouvernement de privilégier la logique individuelle et médicalisée de la pénibilité en annonçant que les salariés «usés physiquement et qui peuvent le prouver» pourront partir plus tôt à la retraite. Une piste qui a aussi les faveurs du Medef.
- Interrogé sur TV5 sur l’éventuel nouvel âge légal de départ à la retraite, Woerth a simplement rappelé que son projet de loi serait sur la table «entre le 15 et le 20 juin» et que le relèvement serait «très progressif».
D’autres considérations seront prises en compte. «Nous allons poursuivre cette idée que quand vous avez commencé un peu plus tôt que les autres, vous pouvez aussi partir un peu plus tôt que les autres», a-t-il précisé, en référence au dispositif «carrières longues» institué par la réforme Fillon de 2003. Lequel permet le départ anticipé de ceux qui ont commencé à travailler avant l’âge de 17 ans, dans des conditions que le gouvernement a restreintes depuis 2008 et qui concernera, au fil du temps, moins de personnes en raison de l’allongement de la scolarité parmi les nouvelles générations. «Quand vous avez eu des difficultés dans votre boulot, que vous êtes abîmés physiquement, usés physiquement, et qu’on peut le prouver évidemment, alors il faut en tenir compte aussi», a-t-il invoqué. - Dimanche dans le JDD, le ministre avait déjà indiqué envisager «une logique d’individualisation» car la pénibilité «peut avoir des effets différents sur différentes personnes» et qu’il faut «en vérifier les effets».
En privilégiant cette piste, Woerth va à l’encontre de l’approche des syndicats.
- La pénibilité de certains métiers se mesure notamment à l’exposition à des fumées, des produits toxiques, au bruit, à la fatigue liés aux horaires de nuit, à la manipulation de charges lourdes. Elle est à l’origine de maladies, comme des cancers, pas toujours décelables à la cinquantaine car elles mettent du temps à se déclarer, mais qui réduisent l’espérance de vie et la possibilité de profiter de sa retraite.
Pour cette raison, les syndicats ne jugent pas pertinent ce vérifier l’état de santé du salarié et réclament un départ anticipé automatique pour certains métiers ou facteurs de pénibilité sans attendre que la personne soit tombée malade.
Un système de retraite anticipée pour pénibilité dans le BTP aurait un coût net global de 460 à 560 millions d’euros et créerait des économies pour les régimes chômage, invalidité ou maladie, déjà utilisés pour se séparer des ouvriers âgés, selon une étude prospective du groupe Alpha parue en janvier.
Woerth et des responsables UMP ont déjà rétorqué, eux, qu’ils ne voulaient pas, après la réforme de 2007, recréer des régimes spéciaux.
(Source AFP et liberation.fr)
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