La première secrétaire du PS Martine Aubry a pilonné mercredi une réforme des retraites "irresponsable" tandis que les députés PS ont relayé ses arguments lors d'un échange tendu avec le ministre du Travail, Eric Woerth, donnant le ton des débats à venir.
"C'est une réforme irresponsable -et je pèse mes mots- dans la situation actuelle", a lancé la numéro un socialiste lors d'une conférence de presse au siège du parti, à Solférino.
"Ce sont des propositions profondément injustes et qui ne règlent absolument pas le problème des retraites dans notre pays", a insisté Mme Aubry. "Le report de l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans" est "une mesure idéologique qui ne règle pas les problèmes du financement des retraites".
"Je le dis avec solennité, le PS aux côtés des organisations syndicales, va combattre le projet et proposer un projet", sa réforme, a déclaré la maire de Lille.
Les mesures de cotisation imposées au capital, sont "des petites mesurettes", accuse encore Mme Aubry. La taxation des bonus et stock-options se limitent a "quelques centaines de millions d'euros, inutile de vous dire que ça ne va pas faire mal".
"Le gouvernement s'apprête à piller le Fonds de réserve des retraites, qui était pour les jeunes de demain", a accusé l'ex-numéro deux du gouvernement Jospin (1997-2002), qui avait créé cette réserve.
Autre critique du PS: la réforme s'arrête à 2018; "après c'est le trou noir", selon elle. "Ce n'est pas une réforme, c'est masquer la réalité jusqu'à l'élection" de 2012, "c'est indigne d'une démocratie".
Ils ont provoqué le vif agacement du ministre du Travail Eric Woerth, venu présenter la réforme en commission des Affaires sociales et qui avait joué ces derniers mois la carte du flegme.
"Je voudrais vous demander un peu plus de respect pour les positions que nous défendons", est intervenu le patron des députés PS, Jean-Marc Ayrault. "Il doit y avoir débat. En monopolisant la communication, vous voulez faire croire qu'il n'y a qu'une seule réforme possible, la vôtre".
Le PS a distribué à l'Assemblée un comparatif "des projets Sarkozy et PS". Prochain rendez-vous le 20 juillet pour l'examen des amendements en commission, puis le 7 septembre dans l'hémicycle.
Source afp
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