« Un an après le début de l'épidémie de grippe A (H1N1) en France, les parlementaires font le procès de la gestion gouvernementale de cette crise sanitaire et de la campagne nationale de vaccination qui l'a accompagnée.
La campagne est considérée comme un échec par certains compte tenu de son coût - 500 millions d'euros selon le ministère de la Santé - et de son résultat : moins de six millions de personnes vaccinées en France.
Selon l'institut de veille sanitaire (InVS), la grippe A a fait 312 morts en France, un nombre inversement proportionnel à l'ampleur médiatique de la crise.
Les responsables, en premier lieu la ministre de la Santé, ont argué lors d'auditions au Sénat et à l'Assemblée nationale que l'incertitude sur une possible mutation du virus exigeait une telle réponse.
"J'ai retenu un scénario fondé sur des hypothèses plausibles, qui s'est révélé plus pessimiste que ce qui est advenu dans la réalité", a dit Roselyne Bachelot lors de son audition devant la commission d'enquête de l'Assemblée sur la gestion de l'épidémie.
La ministre y a, pour la première fois, reconnu "des points noirs", concernant l'expertise, "indispensable" mais "perfectible", les centres de vaccination et la communication avec les médecins généralistes.
"Nous avons perdu la bataille du nombre", a concédé le directeur général de la santé, Didier Houssin. "Il se trouve que la population française ne s'est pas montrée assez inquiète, craignant peut-être davantage le vaccin" que la grippe.
Moins d'un quart des populations à risques - femmes enceintes, bébés, enfants et personnes fragiles - ont été vaccinées. Dans plusieurs pays comme la Suède, les Pays-Bas ou le Canada, les taux de vaccination ont dépassé les 50%.
Devant les deux commissions d'enquêtes, les critiques se sont focalisées sur la fuite en avant du gouvernement dans la campagne de vaccination. »…
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