L'Assemblée nationale a adopté mardi en première lecture, par 287 voix contre 216, la proposition de loi UMP visant à suspendre les allocations familiales, après "un premier avertissement", pour lutter contre l'absentéisme scolaire.
.
Le texte du député Eric Ciotti répond à un vœu plusieurs fois exprimé par le président Nicolas Sarkozy, qui a souhaité l'entrée en vigueur du dispositif à la prochaine rentrée scolaire.
L'opposition a voté contre ce texte, également dénoncé par les principaux syndicats d'enseignants et la première fédération de parents d'élèves, la FCPE.
"Vous faites payer aux plus démunis votre renoncement à l'égalité des chances!", s'est écrié le socialiste Yves Durand. "Vous tapez encore plus fort sur ceux qui sont déjà victimes de votre politique".
Marie-Hélène Amiable (PCF),mettant en avant les 60.000 suppressions de postes dans l'Education nationale depuis 2003, a accusé "la majorité de tout ignorer des causes réelles de l'absentéisme scolaire". "Le remède" préconisé par Eric Ciotti "ne fera que stigmatiser davantage les familles en grande difficulté", a-t-elle dit.
La proposition de loi prévoit une réponse graduée. Lorsque le chef d'établissement constate l'absentéisme de l'élève, au moins quatre demi-journées d'absence non justifiées en un mois, il le signale à l'inspecteur d'académie.
Ce dernier adresse alors un avertissement à la famille et "l'oriente vers des dispositifs d'aide". Parallèlement, il saisit le président du conseil général afin que soit mis en place un contrat de "responsabilité parentale".
.
Si, au cours du mois suivant, l'absentéisme de l'élève est à nouveau constaté, l'inspecteur d'académie a alors "l'obligation" de saisir le directeur de la CAF qui suspendra le versement des allocations familiales.
Si l'enfant retrouve le chemin de l'école et que son "assiduité" est constatée, le versement des allocations peut alors être rétabli.
Source : Afp
Commentaires