Le fisc français a signé un chèque de 30 millions d'euros en 2008 à l'héritière de L'Oréal, Liliane Bettencourt, au titre du bouclier fiscal, une mesure mise en place par Nicolas Sarkozy en août 2007.
Eric Woerth, actuel ministre du Travail, et son successeur au Budget, François Baroin, n'ont pas contesté le chiffre révélé jeudi soir par le site Mediapart.
Le bouclier fiscal permet à tout contribuable dont les contributions directes excèdent 50% des revenus déclarés au fisc après déductions de réclamer un remboursement.
Le fait que Liliane Bettencourt, 17e fortune mondiale avec 17 milliards d'euros selon le classement Forbes, en ait bénéficié illustre une des critiques faites à cette mesure depuis l'origine, le fait qu'elle bénéficie principalement à une minorité de grandes fortunes.
La gauche et quelques personnalités de droite, comme Dominique de Villepin, demandent avec constance sa suppression depuis le début de la crise financière.
Le porte-parole du Parti socialiste, Benoit Hamon, a estimé vendredi dans un communiqué que l'affaire Bettencourt démontrait "l'injustice et l'absurdité du bouclier fiscal".
Le chèque de Liliane Bettencourt représente la création de 700 postes d'enseignants ou de 1.200 postes d'infirmiers, ou la construction de trois collèges, ou encore une retraite de 1.500 euros pour 1.500 retraités pendant un an, dit-il.
"La première fortune de France s'est vue reverser une somme astronomique, dont l'Etat aurait pu faire usage pour améliorer la situation des Français qui payent aujourd'hui les pots cassés d'une crise dont ils ne sont pas responsables", ajoute-t-il.
Source : Le Monde
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