Plus le Président emploie un ton martial, plus cela traduit son impuissance à régler les problèmes de sécurité. À force de n'user que des mots, d'abîmer leur sens, il a fini par ruiner la confiance des Français.
« Guerre contre le crime » pour l'un, « pas d'avenir pour les délinquants » pour l'autre ; la sécurité n'est plus l'enjeu que d'une compétition malsaine, d'une escalade verbale, entre le Président de la République et le ministre de l'Intérieur.
Mais face à l'ampleur de l'échec, l'heure est‐elle seulement encore à parler ?
Insécurité : problème complexe, réponse simpliste.
Le principal échec de Nicolas Sarkozy, et dont les Français paient les conséquences aujourd'hui, est d'avoir cru qu'une lutte aussi complexe que celle à mener contre l'insécurité pourrait être réglée par la politique du chiffre imposée aux policiers et gendarmes intronisés seuls acteurs de la politique de sécurité.
Le Parti socialiste a toujours refusé cette approche simpliste des questions de sécurité. La complexité des problèmes posés appelle des réponses multiples et des partenariats resserrés entre tous les acteurs éducatifs, sociaux, sanitaires, en incluant les acteurs de la prévention de la délinquance et de la police.
Peut-on se satisfaire des réponses apportées suite aux violences de Grenoble et de Saint-Aignan ?
- Est-ce une bonne politique que de saturer temporairement l'espace en déployant de façon spectaculaire CRS ou gendarmes mobiles, puis de retirer toute présence de l'État, tous services publics, le reste de l'année, jusqu'à la survenance de la prochaine crise ?
- Est-ce une bonne politique que de remplacer le préfet de département à chaque nouvelle flambée de violences ?
- Est-ce une bonne politique que de s'étonner de la multiplication des armes, notamment de guerre, dans différents quartiers, alors que le gouvernement refuse de durcir la législation ?
La diversion du gouvernement : c'est la faute des collectivités locales...
Là où le gouvernement échoue, il fuit ses responsabilités. S'il est bien un domaine où le partage des compétences est clair, c'est bien la sécurité publique !
Alors que c'est à l'Etat de garantir l'ordre public, Brice Hortefeux se livre à un incroyable numéro de défausse sur les élus locaux.Sur la vidéosurveillance comme sur les polices municipales, les élus socialistes ont depuis longtemps démontré sur le terrain leur pragmatisme.
Depuis longtemps aussi, ils réclament, en Seine-Saint-Denis, dans le Val d'Oise, que l'État tienne ses engagements sur les effectifs de policiers nationaux.
Est-ce la faute des élus locaux, si depuis 2007, chaque nouvelle loi de finances supprime des milliers d'emplois de gendarmes et de policiers ?
communiqué du parti socialiste
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