Les députés divisés autour de la définition du diagnostic prénatal

Les députés ont adopté un amendement du rapporteur UMP Jean Leonetti, contre l'avis du ministre de la Santé, Xavier Bertrand, qui donne un rôle accru au médecin pour décider d'un diagnostic prénatal, ce que le PS a dénoncé comme "une restriction".

Selon cet amendement au projet de loi de révision des lois de bioéthique, le diagnostic sera proposé "lorsque les conditions médicales le nécessitent". "C'est la femme qui doit choisir", s'est opposé le ministre de la Santé, Xavier Bertrand. "Renforcer le rôle du médecin, cela me gêne", a-t-il indiqué.

"On ne peut pas tout faire, à tout le monde, dans tout les cas", a plaidé Jean Leonetti, le rapporteur UMP, soutenu par le professeur Bernard Debré. "Si on commence à faire des examens sur tout, là, on va aller vers l'eugénisme", a déclaré le député de Paris. "Quand il y a un soupçon, la femme est informée", a-t-il insisté.

Le député PS Alain Claeys, président de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique, s'est dit défavorable.

Tout comme Philippe Vuilque (PS), qui a employé les mêmes mots que le ministre : "C'est à la femme de choisir", a-t-il dit. Les députés PS y ont vu "une restriction".

Xavier Breton (UMP), signataire d'un amendement qui allait dans le même sens, a salué cette nouvelle définition : "Cela dit non à un diagnostic systématisé, c'est un signe très fort par rapport aux dérives de ces dernières années", a-t-il dit.

Plusieurs amendements sur le diagnostic prénatal ont été rejetés, dont un du député UMP Marc Le Fur, qui s'inquiétait de possibles dérives "eugénistes".

"Il n'est pas question d'accepter une sélection génétique", a martelé Xavier Bertrand, qui a indiqué que "sur 6.876 IMG [interruption médicale de grossesse en cas de la maladie ou risque pour la mère] il y a 505 dépistages de trisomie. Cela prouve que ce n'est pas la trisomie qui mène à une IMG".

Vendredi matin etait prévue une manifestation de l'association conservatrice "L'Alliance pour les droits de la vie" qui veut "lancer un cri d'alerte spectaculaire" pour "protéger la société des dérives eugéniques".

Source : afp