L'Assemblée nationale a conservé le statu quo sur la recherche sur l'embryon, interdite sauf dérogations, le ministre de la Santé estimant que cette position "permet de continuer d'avancer" alors que les députés PS ont pointé "le retard de la France" et exhorté le gouvernement "à sortir de l'ambiguïté" qui "ne satisfait personne".
Le ministre de la Santé Xavier Bertrand a affirmé dans la nuit de jeudi à vendredi lors de l'examen du projet de loi révisant les lois bioéthique que "la position française permet de continuer d'avancer".
"Je mets au défi quiconque de nous prouver que nous avons pris du retard en la matière, je n'y crois pas", a-t-il affirmé. "Le texte offre des garanties", a-t-il assuré, à l'adresse d'une aile de la majorité plus que frileuse, qui ne voulait pas voter l'article et qui risquait de le faire capoter.
Pour le député Jean-Louis Touraine (PS), "le retard que nous prenons va s'avérer insurmontable", estimant que le statu quo était "un message extrêmement négatif" envoyé aux chercheurs. "Il ne faut pas diaboliser le progrès", a-t-il lancé, évoquant "les chercheurs qui quittent la France".
"Cette position ambiguë ne satisfait personne", a estimé Jacqueline Fraysse (GDR), qualifiant l'option française de "ringarde" et d'"indigne".
Alain Claeys, le président de la commission élargie sur la bioéthique, a exhorté le gouvernement à une ligne "claire". "On va rester dans une ambiguïté qui ne sera favorable ni à la recherche ni aux malades", a-t-il protesté.
Le PS a voté contre l'article proposant "une autorisation encadrée".
L'Assemblée a repoussé plusieurs amendements d'une trentaine de députés UMP et Nouveau Centre visant à "une interdiction" absolue. Marc Le Fur (UMP) s'est dit insatisfait par le choix de l'interdiction sous dérogations: "ce n'est pas le vrai débat! L'interdiction/dérogation c'est un anesthésiant pour catho!", a-t-il lancé. "Je voterai contre cet article", a-t-il dit.
Mais une suspension de séance plus tard, à 03h30 du matin, "M. Le Fur n'est plus en anesthésie, il est en salle de réveil!" ironise Jean-Yves Le Déaut (PS), alors que la majorité a mis ses troupes au diapason. "Je suis un garçon pragmatique", s'est défendu Philippe Gosselin (UMP).
Le rapporteur du texte UMP Jean Leonetti a joué les équilibristes, "l'objectif n'est pas d'anesthésier qui que ce soit", a-t-il lancé.
Source : afp
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